Dossier

Morges, carrefour ultra-dynamique

L’agglomération de l’Ouest lausannois connaît depuis deux décennies un intense développement stimulé en particulier par l’immobilier et l’installation de nombreuses entreprises.
| Par Camille Andres

«Quand j’engage un collaborateur ou une collaboratrice, je lui assure qu’il ou elle aura un portefeuille diversifié», témoigne Patrick Blanc, responsable régional (RRS) PME pour la région de Morges. Il faut dire que cet espace compris entre Préverenges et Féchy, tant sur les rives du Léman que sur les contreforts du Jura, concentre un véritable canton miniature: l’agriculture y est très développée au nord, les multinationales s’y bousculent au sud, de Ferring à Vale en passant par Medtronic. Une des plus grandes coopératives viticoles vaudoises y côtoie des écoles privées et de luxueuses propriétés du bord du lac. Enfin et surtout: l’économie de la construction — promoteurs, second œuvre —, y est très développée. Depuis deux décennies, le secteur est d’ailleurs moteur. «La croissance récente de la région de Morges est due majoritairement à l’immobilier», assure Patrick Blanc.

Depuis les années 2000, la construction annuelle de logements locatifs s’est poursuivie à un rythme extrêmement soutenu. «Ce dynamisme a fait grimper les montants des achats au sud du district. Au nord, où les prix restent plus abordables, la population continue d’augmenter régulièrement, les gens ayant accepté de s’installer plus loin du lac, les promotions immobilières s’y sont multipliées», détaille Cédric Weissert, responsable régional (RRS) Clientèle privée.

Emblématique de ces transformations, le quartier de la gare de Morges a connu une récente métamorphose. «Morges est une ville très dense qui s’est redéveloppée grâce à des projets importants, préparés depuis des années, qui ont permis de redynamiser l’hypercentre», précise le RRS. Deux promotions récentes, dont l’écoquartier des Églantines et ses 450 logements achevés en 2022, ont ainsi permis l’arrivée d’une nouvelle – et nombreuse – population résidente à proximité du centre-ville.

Patrick Blanc, responsable régional (RRS) PME: «Quand j’engage un collaborateur ou une collaboratrice, je lui assure qu’il ou elle aura un portefeuille diversifié.»

Daniel Vuffray, responsable régional (RRS) Private Banking: «Il y a dix ans, beaucoup de multinationales se sont installées dans la région, séduites par la proximité de l’EPFL d’un côté, et d’un aéroport international, de l’autre.»

Rattrapage et situation stratégique

Une cadence qui se retrouve sur l’ensemble du district et s’explique en partie par un certain rattrapage, puisque la population de la région de Lausanne-Morges a légèrement fléchi entre 1970 et 2000. Mais cette explication reste partielle. Outre son tissu économique diversifié, Morges attire aussi les particuliers par sa localisation stratégique entre les deux grands bassins d’emploi que sont Lausanne et Genève, et par ses propres opportunités économiques.

«Il y a dix ans, beaucoup de multinationales se sont installées dans la région, séduites par la proximité de l’EPFL d’un côté, et d’un aéroport international, de l’autre. Elles ont elles-mêmes engendré l’installation d’un certain nombre d’écoles privées, d’expatriés, qui ont provoqué une explosion des prix de l’immobilier», poursuit Daniel Vuffray, responsable régional (RRS) Private Banking. Si certaines de ces sociétés sont reparties, d’autres ont entre-temps récupéré leurs locaux, « il n’y a aujourd’hui plus aucune zone industrielle disponible dans le district», constate Patrick Blanc. De la même manière, le campus d’une école privée, finalement fermée à Étoy, a été transformé en gymnase public, faute de trouver un terrain pour une construction et dû au besoin à court terme.

Défi logistique

La saturation de l’espace guette, en effet. Et pour l’ensemble du pays, elle a aujourd’hui un nom: Tolochenaz. Ce lieu, à l’ouest de Morges, où un effondrement au cours de travaux a bloqué le trafic ferroviaire le long du Léman en novembre 2021 engendrant une gigantesque désorganisation du réseau. Carrefour névralgique et engorgé, Morges et sa région font face à un véritable défi logistique en matière de transports. Le renforcement des axes ferroviaires et routiers transversaux représente une discussion depuis des années. Le contournement de Morges — traversée par une route cantonale très fréquentée — est une préoccupation récurrente, explique Cédric Weissert.

Volume d'affaires doublé

Pour la BCV, ce dynamisme a eu des conséquences directes. D’abord, un doublement du volume d’affaires de la région en 15 ans «à effectifs constants, en raison notamment de l’amélioration des processus pour absorber ce développement et parce que nous avons consacré plus de temps commercial aux entreprises qui le nécessitent», pointe Patrick Blanc, qui salue le fait que la Banque donne aux équipes locales «les moyens de travailler». Les cinq agences (voir encadré) conservent des équipes proches du territoire, une dimension qui compte toujours. «Notre clientèle utilise le digital pour ses opérations courantes, mais dès qu’il s’agit d’un projet immobilier ou autre, elle est attachée à la proximité», résume Cédric Weissert.

La Banque est aussi un acteur impliqué dans les grands projets d’infrastructures indispensables pour soutenir le développement de la région

Cedric Weissert, responsable régional (RRS) Clientèle privée: «Notre clientèle utilise le digital pour ses opérations courantes, mais dès qu’il s’agit d’un projet immobilier ou autre, elle est attachée à la proximité.»

Anticiper les transmissions d’entreprises

Enfin, c’est notamment dans le secteur des PME que la BCV affiche un dynamisme et une capacité de différenciation par rapport à d’autres établissements. «Nous essayons en particulier d’anticiper les transmissions d’entreprises par un contact de proximité incluant le suivi des propriétaires de sociétés», explique Patrick Blanc. Des situations souvent importantes, d’une part car les équipes peuvent y identifier des besoins auxquels d’autres secteurs de la Banque peuvent répondre (cross-selling), notamment le Private Banking. D’autre part, elles permettent d’identifier des bâtiments potentiellement disponibles pour d’autres entreprises cherchant à s’installer, ou des opportunités de promotion immobilière, dans une région où ces espaces sont rares. La BCV joue ainsi un rôle stratégique et prisé de mise en contact d’acteurs locaux. «Notre connaissance et notre proximité du marché apportent une réelle différence», estiment les trois RRS.

Si les très grandes promotions immobilières ne sont plus à l’ordre du jour, dans les années à venir, la Banque a déjà identifié de nouveaux défis. «La future nouvelle loi sur l’énergie avec la probable mise aux normes de l’équipement de toutes les maisons du canton dans le domaine énergétique — panneaux solaires, chauffage — représente un grand engagement pour notre région qui compte de nombreuses maisons individuelles. Un autre défi sera le financement de promotions immobilières plus modestes, dans un district qui compte encore beaucoup de villas pouvant se transformer en plusieurs logements», note Cédric Weissert.

Réseau de proximité

Des enjeux pour lesquels la formation continue des équipes et leur dynamisme sont des atouts. Avec l’arrivée de quelques nouvelles recrues dans la région, l’enjeu est désormais qu’elles s’intègrent et idéalement qu’elles puissent y habiter, alors que les prix de l’immobilier grimpent. «La cherté de la région rend difficile pour les collaborateurs et les collaboratrices d'habiter sur place. Mais nous veillons à ce qu’ils s’impliquent dans la vie locale pour rencontrer leur clientèle», expliquent les trois RRS, qui mesurent parfaitement la valeur ajoutée d’un réseau de proximité.

 

Bons plans

Morges et sa région font l’objet d’une solide politique culturelle, reflétée par une série de manifestations et de lieux emblématiques: Livres sur les Quais, Fête de la Tulipe, Théâtre de Beausobre, Château de Morges, Musée du dessin de presse, etc.

Depuis peu, un nouveau temps fort: le marché de Noël au Château de Morges. Chaleureux, intimiste, convivial, ce rendez-vous à taille humaine encore peu connu mérite le détour, assurent les équipes locales de la BCV.

 

La Fête de la Tulipe attire un public en provenance des quatre coins du pays, voire au-delà. L'édition en cours - jusqu'au 12 mai - en est une nouvelle preuve.

Témoignages

Découvrez le quotidien de deux collaborateurs et d'une collaboratrice de la Banque dans la région de Morges:
David Michaud, conseiller Private Banking, Morges

«Ce qui me passionne, c’est la variété dans le métier»

« Morgien pur souche, formé et ayant réalisé mes premières années à la BCV de Morges, j’ai ensuite rejoint une autre banque, avant de revenir. Ce qui me passionne, c’est la variété dans le métier. Sur Morges, la palette est très large, entre les très grandes fortunes qui se concentrent sur la gestion de patrimoine pure, d’autres qui adorent l’immobilier, des personnes très exigeantes sur la gestion des titres… Chaque situation demande de trouver des solutions sur mesure. La BCV est une excellente banque formatrice, notamment en interne dans son centre de formation, ainsi que sur la place de travail avec l’appui de collègues très compétents. J’ai également pu me former en externe et obtenir deux diplômes fédéraux, nécessaires pour la gestion de la clientèle. L’autre atout reste la connaissance de la culture locale: je vois bien que certains clients se méfient lorsqu’on les appelle avec un numéro de téléphone qui ne commence pas par 021 (indicateur local). La clientèle morgienne a conservé des habitudes plus villageoises que citadines, ici les gens se connaissent. J’ai grandi et j’habite ici. Faire partie de la vie locale permet que des amis, des connaissances, voire des clients me recommandent auprès de clients ou de prospects, ce qui dans une relation apporte d’entrée de jeu une note positive. Reste que vivre sur place implique des choix. En effet, la région morgienne, bien qu’elle soit accueillante et dynamique, est, du point de vue immobilier, relativement chère.»

Florence Falleur, responsable d’agence à Aubonne

«Nous jouons un rôle de traducteur culturel»

«Grâce au programme Rejoignez-nous, je suis entrée à la BCV en 2011, après quinze ans à m’occuper de mes quatre enfants. Le travail requis, les examens: cela n’a pas été sans difficulté et j’ai dû m’accrocher; en revanche la relation client, que j’avais précédemment pratiquée dans le secteur des assurances, c’est comme le vélo, je ne l’avais pas oubliée! Conseillère clientèle à Morges, j’ai notamment rejoint l’agence d’Aubonne parce que cette équipe m’a donné envie de m’y investir. Plusieurs de nos conseillers et de nos conseillères ont évolué — l’une est cheffe de service à Morges, l’autre responsable d’agence à Denges – et aujourd’hui mon défi consiste à recruter. Un vrai enjeu, tant le conseiller ou la conseillère clientèle doit réunir des compétences diverses (organisationnelles, commerciales, humaines, de compliance, savoir résister à la pression tout en ayant le goût du challenge, etc.). Pour ma part, j’adore mon métier, car aucune journée ne ressemble à une autre, j’apprends au quotidien: parfois, on ne trouve pas la solution immédiatement, il faut tenter d’autres approches. Nous sommes des généralistes capables de résoudre des enjeux pointus avec l’aide de spécialistes. Les analyses de prévoyance sont particulièrement intéressantes, car elles permettent de sensibiliser la clientèle et de lui ouvrir bien des possibilités. L’autre spécificité de la région de Morges, c’est qu’elle concentre beaucoup de personnes issues de différents pays en raison de la présence de plusieurs multinationales. Il nous faut comprendre leurs problématiques, mais aussi savoir leur expliquer l’environnement local. Nous avons donc un rôle de traducteur culturel à jouer. Des enjeux que je comprends bien, puisqu’étant française d’origine, je suis aussi passée par là. »

Jonathan Duboux, conseiller PME expert, Morges

«J’apprécie de soutenir les entreprises du canton dans la durée»

«J’ai commencé ma carrière à la BCV en 2006 comme assistant conseiller Entreprises, puis comme analyste crédits PME, avant de poursuivre auprès des deux grands établissements bancaires pendant dix ans. En 2019, un poste de conseiller à la clientèle Entreprises s’est ouvert à Morges. J’ai saisi ce challenge, car l’important portefeuille correspondait à mes attentes et à mon expérience, dans la région où j’habite. Cette proximité compte, parce que la clientèle apprécie quand on connaît le tissu local. C’est un plus, même si la réactivité, les compétences et la fiabilité jouent un rôle crucial dans la concrétisation des affaires. Auprès des PME de la région, la BCV a gagné cette réputation: la clientèle sait que notre accompagnement est rapide et professionnel. Elle nous cite ainsi comme référence auprès d’autres partenaires. Ce point est particulièrement important dans le contexte bancaire actuel qui offre d’excellentes opportunités. Si nous pouvons réaliser, au fil des ans, autant d’affaires et entourer notre clientèle avec notre palette de services, c’est parce que nous avons cette orientation business, cette motivation et cette capacité d’adaptation. De plus, le travail en équipe, du front au back-office, est essentiel. Il nous permet de répondre habilement et efficacement sur des sujets variés, des devises à l’immobilier, des financements à la gestion de fortune. En conclusion, ce que j’apprécie surtout à la BCV, c’est le fait de soutenir les entreprises du canton dans la durée.»