Engagement

Au service des PME exportatrices vaudoises

La hausse des tarifs douaniers américains a secoué l’économie suisse et donc l'économie vaudoise. La BCV a tenu sa clientèle informée, en collaborant notamment avec le Canton.
| Par Anne Gaudard, BCV

Pour Anthony Margot, cogérant avec son frère Gilles de l'entreprise Margot Fromages, la hausse des droits de douane américains est un «coup dur de plus», notamment après le renforcement du franc. Il a partagé son témoignage.

Un séisme au cœur de l’été. La décision de Donald Trump d’imposer les produits Swiss made à hauteur de 39% a donné un goût amer aux festivités du 1er août. Que faire? Dans la foulée de l’annonce, les autorités, les associations faîtières, les groupements économiques et autres acteurs de la place industrielle suisse ont largement communiqué pour rappeler les mesures existantes à disposition des responsables de sociétés exportatrices et celles en cours d’évaluation. Quant aux entreprises, elles ont tôt mis les mains dans le cambouis, pour identifier les solutions possibles.

La BCV a utilisé ses canaux d’information pour accompagner sa clientèle. Contact avec les conseillers et les conseillères bien sûr, mais aussi newsletters et posts sur les réseaux sociaux avec force d’articles et de vidéos. Dès le 7 août et l’entrée en vigueur des nouvelles mesures tarifaires, Sébastien Gyger, directeur de la Politique d’investissement, faisait un point détaillé de la situation dans un article circonstancié publié sur notre magazine en ligne pointsforts.ch. Un texte explicatif, comprenant ce que l’on pouvait attendre alors comme conséquences pour les différents acteurs de l’économie suisse. Un article qui a été relayé à l’ensemble de la clientèle de la Banque par des newletters et autres posts sur LinkedIn.

 
Informations pour les PME

La division Entreprises était, bien sûr, particulièrement au front. Proche de sa clientèle, elle a tenu à l'informer sur les impacts à attendre, notamment pour les PME vaudoises. Elle a, par ailleurs, donné la parole à la conseillère d’État en charge de l’économie, Isabelle Moret, ainsi qu’au chef du Service cantonal de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI), Raphaël Conz. Deux vidéos qui rappellent ce que font les autorités pour permettre aux entreprises exportatrices vaudoises de rester compétitives. Elles rappellent, par exemple, qui a droit au fonds de soutien à l’industrie réactivé en fin d’année dernière déjà, au vu des nuages qui s’amoncelaient sur les sociétés industrielles. Et ce n’est pas tout. Le partage d’expérience et la quête d’interlocuteurs et d’interlocutrices au savoir pointu étaient aussi au cœur du souci d’information de la Banque.

 

Ainsi, la famille Margot, spécialiste de l’affinage depuis plusieurs générations, exporte ses fromages, notamment aux États-Unis. Le directeur a partagé son expérience, les mesures mises en place, et évoqué ces obstacles qui s’accumulent, à commencer par la force du franc. Vous pouvez également le retrouver dans une émission VOTRE ARGENT SPÉCIAL PME, diffusée sur La Télé Vaud Fribourg. Solutions, le mot était sur toutes les lèvres lors d’une conférence intitulée «Le Rendez-vous du commerce international», organisée par Switzerland Global Enterprise (S-GE) et l’agence suisse d’aide à l’export (SERV), dont un compte rendu a été transmis sur nos canaux de diffusion.

> Retrouvez l’entier des contenus cités sur pointsforts.

 

3 questions à Didier Muller, responsable PME, BCV

Quel est le rôle de la BCV dans ces périodes de crise?

La BCV doit être au plus près de sa clientèle, remplir sa mission de Banque au service de l’économie vaudoise. Comme nous l’avions fait pendant la crise sanitaire, nous avons réagi début août pour informer les entreprises du canton qui exportent vers les États-Unis. Et nous avons, en toute logique, collaboré en matière de communication avec les autorités cantonales, qui proposent des mesures pour permettre à l’industrie de rester compétitive à l’international. Des solutions à moyen et long termes. Pour les échéances plus courtes, il nous semblait intéressant de permettre des échanges d’expériences. À la différence de la période COVID, aucune mesure n’a été prise pour l’ensemble des entreprises, car l’impact n’est pas uniforme pour les acteurs économiques, même si les exportations vers les États-Unis pèsent quelque 20% de l’ensemble des ventes vaudoises à l’étranger. J’ajoute qu’en raison de la forte baisse du dollar par rapport au franc, nous avons contacté les entreprises n’ayant pris aucune mesure pour se protéger contre le risque de change. Gérer cette donnée est une des mesures possibles pour réduire les risques pour les PME. Pour rappel, nous disposons à la BCV de l’unique salle des marchés de Suisse romande.

Didier Muller, responsable PME: «Nous avons, en toute logique, collaboré en matière de communication avec les autorités cantonales, qui proposent des mesures pour permettre à l’industrie de rester compétitive à l’international.»

Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué cet été?

Les entreprises ont vite réagi. Ont cherché des solutions. En ont trouvé. La difficulté pour nous, pour les autorités également, résidait dans le fait que chacune représentait un cas particulier en raison de son exposition au marché américain, du secteur dans lequel elle évoluait, voire de la spécificité de sa production. Ensuite, les témoignages convergeaient sur un point: cette hausse des droits de douane américains vient notamment s’ajouter à la forte appréciation du franc – il a pris plus de 12% contre le dollar depuis le début de l’année. Les entreprises exportatrices d’ici sont ainsi doublement pénalisées: elles sont plus fortement taxées aux États-Unis que leurs concurrentes européennes ou japonaises et doivent compter avec une monnaie qui ne se départit plus de sa force. Ce qui complique d’autant la quête de solutions. Mais, encore une fois, elles ont démontré leur capacité de réaction.

Et maintenant?

Difficile de mesurer encore l’entier des conséquences sur l’emploi et la croissance à moyen terme. Qu’en est-il,  par exemple, des impacts indirects sur les sous-traitants des exportateurs? Surtout que de nouvelles taxes ont été annoncées depuis, notamment pour l’industrie pharmaceutique. Il est donc encore trop tôt pour savoir exactement qui a été touché et dans quelle mesure, même si en discutant avec notre clientèle, l’image se dessine peu à peu. Reste que ces mesures interviennent dans un moment de ralentissement économique mondial. Une économie ouverte, comme l’économie vaudoise, en ressentira immanquablement les effets. Elle peut cependant compter sur sa diversité, sur la relative résilience des entreprises. Nous restons à l’écoute de notre clientèle, nous continuons de l’informer. Les partenaires financiers ont un rôle à jouer dans ce contexte, en permettant d’identifier et de dessiner des solutions réalisables qui permettent d’anticiper ce qui peut l’être.