Quelles sont les missions du département Affaires spéciales?
Fabrice Ausoni: Nous sommes pleinement intégrés au cycle du crédit. Dans 99% des cas, ce dernier se passe bien. Lorsque ce n’est pas le cas, nous intervenons en fin de cycle.
Notre mission «high-level» consiste donc à gérer le portefeuille de crédits en difficulté.
Comment l’histoire de ce département s’est-elle forgée?
À la fin des années 90, avec l’explosion de la bulle immobilière et la fusion des banques régionales, la BCV s’est retrouvée avec un portefeuille de crédits en difficulté de plus de quatre milliards de francs suisses. Le Canton avait dû recapitaliser notre établissement. Assainir ce portefeuille a été la mission de notre département durant plusieurs années. Les Affaires spéciales étaient alors sous les feux de l’actualité et recrutaient les meilleurs spécialistes.
Notre culture est celle du risque. Nous savons détecter et anticiper certains problèmes et nos équipes ont acquis une longue expérience. Notre département a d’ailleurs un turnover très faible depuis de longues années. C’est pourquoi nous attachons de l’importance à la relève afin de conserver notre savoir-faire.
Quelles compétences sont nécessaires pour vos missions?
Il faut bien sûr une solide expérience et nos compétences sont multiples: analyse des crédits aux PME et aux particuliers, assainissement et restructuration de sociétés, droit des poursuites et faillites, droit du bail, gestion d’immeubles. Le goût et la pratique de la négociation, le dialogue avec des personnes en situation difficile sont importants également. Bien que nous gardions à l’esprit l’accompagnement des clients en difficulté, nous défendons aussi les intérêts de la Banque et en cela, nous devons savoir faire preuve de fermeté. Dire non n’est jamais facile mais parfois le meilleur service à rendre à un client.
Le facteur humain aussi est essentiel. Être chef d’entreprise, créer des emplois, prendre des risques n’est pas donné à tout le monde. Chacun peut un jour être confronté à des difficultés, qu’il soit patron ou salarié. C’est pourquoi l’empathie et le respect envers nos interlocuteurs font partie des compétences requises.