Engagement

Sportif d’élite et banquier en herbe

Vous aimez le hockey? Lui aussi. Passionnément. Au point de mettre entre parenthèses sa vie de jeune homme de 16 ans. Rencontre avec Jayson Ren, apprenti de première année à l’agence de Prilly.
| Par Belen Tartaglia, BCV

En temps normal, rien ne distingue Jayson Ren d’un autre apprenti. Costume sombre, nœud de cravate impeccable et attitude Smile. C’est en discutant avec lui qu’on prend la mesure de son quotidien pas tout à fait ordinaire.

Pensionnaire du Centre Sport Études de Lausanne, il démarre la journée à 6h30 et ne rentre jamais avant 21h00, voire souvent très tard les soirs de match, ceci cinq jours sur sept. Occupé par les entraînements, les compétitions, les cours et le travail, le temps libre est une denrée rare pour lui. «Ce rythme ne me pèse pas, car j’ai toujours connu ce mode de vie. Je n’ai jamais vécu comme mes copains.»

Cette passion pour le hockey lui vient de son père, qui a lui-même pratiqué ce sport assidûment. «Aujourd’hui encore, il vient voir tous mes matchs». Originaire de Moutier, Jayson Ren chausse ses premiers patins alors qu’il n’a pas trois ans. Depuis, il ne s’est jamais arrêté. À 12 ans, il quitte sa famille pour rejoindre le programme sport-études à Bienne puis être admis, deux ans plus tard, dans l’équipe Junior U-15 Élites du LHC. Il débute cette année en U20 Élites.

« Le sport m’a donné des valeurs que j’ai retrouvées à la Banque: le respect, la rigueur, l’éthique, l’esprit d’équipe »

Le jeune hockeyeur a bénéficié d’aménagements tout au long de sa scolarité. La question d’une formation professionnelle s’est donc posée avec d’autant plus d’acuité qu’elle devait se concilier avec les exigences d’un sportif d’élite. «Je n’étais pas très attiré par les études et le domaine bancaire est le seul qui m’a toujours intéressé. L’option d’un apprentissage s’est donc vite imposée.»

La BCV ayant accepté une formation flexible, Jayson Ren est, depuis la rentrée 2019, apprenti de 1e année à l’agence de Prilly. Il doit satisfaire aux mêmes exigences qu’un autre apprenti, mais bénéficie d’horaires allégés pour lui permettre de participer aux entraînements et aux matchs. «Je suis conscient que cela représente aussi un investissement pour toute l’équipe de l’agence, qui a dû adapter ses heures de présence aux miennes.» Passer de l’école à la vie professionnelle ne lui a pas posé de problèmes: «Le sport m’a donné des valeurs que j’ai retrouvées à la Banque: le respect, la rigueur, l’éthique, l’esprit d’équipe».

La crise sanitaire a stoppé net cette routine, mais n’a pas arrêté le jeune homme pour autant. Afin de maintenir sa condition physique et sa technique, il s’est concocté son propre plan d’entraînement, 5 jours par semaine, à base de musculation, course ou slide board, entre autres, tout en suivant les cours professionnels à distance. À la mi-mai, il a retrouvé le plaisir de s’entraîner avec ses co-équipiers et se réjouit aussi de revoir bientôt ses collègues à l’agence de Prilly.

Et s’il fallait choisir entre hockey et banque? «Je me pose souvent cette question et, jusqu’ici, je n’ai pas trouvé de réponse. D’une part, je veux vraiment finir ma formation professionnelle; d’autre part, certaines opportunités sportives ne se présentent qu’une seule fois. C’est un choix très compliqué.»

La BCV a reçu la distinction «Entreprise formatrice favorable au sport de performance» attribuée par Swiss Olympic en lien avec Jayson Ren. Fabienne Romon, conseillère au Centre de recrutement RH, explique le contexte.

 

Pour obtenir cette désignation de Swiss Olympic, deux conditions doivent être réunies: l’entreprise doit proposer une formation professionnelle avec aménagements et le jeune sportif doit être titulaire d’une Swiss Olympic Talent Card Regional. C’est le cas pour Jayson Ren.

La BCV a ainsi pu obtenir cette distinction pour l'année scolaire 2019-2020. C’est un label attribué aux entreprises offrant la possibilité de combiner de manière optimale le sport de compétition et une formation professionnelle. Elle est valable un an et réattribuée chaque année si le contrat de formation n’est pas rompu et si le jeune conserve la Swiss Olympic Talent Card grâce à ses performances sportives. Elle représente un signe de reconnaissance de notre engagement en faveur de la promotion des jeunes sportifs d’élite. Le nom de la BCV figure maintenant sur le site de Swiss Olympic.