Il n’est pas tombé petit dans les ultratrails. Ce n’est qu’en 2012 qu’il a rangé ses crampons de footballeur pour se lancer dans la course aux courbes de niveau. Il s’est depuis forgé une réputation d’envergure internationale. Diego Pazos aime partager l’expérience qu’il a acquise dans les nombreuses compétitions auxquelles il a participé. Et il le fait notamment avec les membres de la section Course à pied de l’ASBCV, association dont il est en quelque sorte coach-ambassadeur. Alors que les entraînements reprennent, il prodigue quelques conseils à ceux qui se remettent au sport.
Qu’est-ce que vous enseignez au groupe de coureurs de la BCV?
Diego Pazos: l’idée première est d’apporter une structure à l’entraînement. Ils apprennent ainsi à planifier et à utiliser des outils et exercices pour mettre à profit le temps, souvent restreint, qu’ils ont à dédier à l’entraînement. Je ne suis pas non plus professionnel, je travaille à 80% et ai une famille, j’ai dû apprendre à optimiser mes heures d’entraînement pour les compétitions. Le but est d’étoffer la course avec des exercices de force, de gainage, de renforcement musculaire ou de coordination dans le but de progresser sans devoir y consacrer davantage d’heures. Au-delà de l’optimisation des entraînements, nous nous réunissons aussi pour le côté social. Les contacts sont stimulants, ils créent une certaine dynamique de groupe.
Quels sont vos projets alors que la pandémie de coronavirus a bouleversé les calendriers sportifs?
Du 20 au 23 août, je vais relier sans arrêt Vaduz à Montreux par la Via Alpina. Un défi personnel qui représente environ 390 km et 24 000 mètres de dénivelé positif. La complexité de cette course réside dans la gestion du matériel et de l’absence de sommeil. Elle se court aussi dans la tête surtout après la période compliquée que l’on vient de vivre. J’invite d’ailleurs les membres de l’ASBCV à venir m’accompagner, me soutenir sur le trajet, notamment sur la dernière partie du parcours entre le Pays-d’Enhaut et Montreux. Partie qui s’annonce difficile après quatre jours de course.
Des membres dont vous êtes l’ambassadeur, quels contacts avez-vous avec eux?
Je constate que les coureurs sont toujours plus motivés et que l’ambiance est excellente au fil des rencontres. Nous allons reprendre les entraînements à un rythme mensuel après la pause due à la pandémie. En fait, ils découvrent de nouvelles courbatures… J’essaie de faire passer le message qu’il n’y a pas que la course pour progresser. Outre le gainage, le renforcement musculaire ou la force, il y a aussi la perception des pas que l’on fait. Il s’agit de s’éveiller à comment on bouge sa jambe, comment on pose son pied. Ces éléments aident à améliorer l’équilibre du coureur et donc à progresser. De ce fait, j’encourage tout le monde à suivre cette voie, à mieux courir.