Dossier

Le Nord

Une région clé

C’est l’une des régions dynamiques du canton. Les dossiers n’y manquent pas pour les conseillers de la Banque. Le Nord bénéficie d’atouts fort diversifiés entre lac et montagne, entre start-up et agriculture.
| Par Anne Gaudard
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►Le Nord, c'est...      ► Le Nord avec trois conseillers

Des veaux, des vaches, des lacs, des montagnes, des vignes, des bains, des horlogers, des hôpitaux… Et si, pour paraphraser Gilles et sa Venoge, un bon Lémanique s’interroge: où est l’innovation? Il oublie tout simplement Y-Parc et la HEIG-VD. Un parc technologique qui s’agrandit au quotidien et une haute école, pôle de recherche qui a notamment donné naissance à 24 start-up. Ce visage aux multiples facettes, c’est la signature de la région. «Le Nord, c’est un échantillon du canton», se plaît à souligner Alexandre Berthoud, responsable régional (RRS) PME.

«Le tissu économique comprend tout ce que le canton de Vaud propose», poursuit-il en énumérant les secteurs qui comptent dans une région BCV qui couvre le district Jura-Nord Vaudois ainsi que la commune d’Essertines-sur-Yverdon. Alors oui, la part des emplois secondaires et primaires est supérieure à celle de l’ensemble du canton, mais le taux de croissance du secteur tertiaire y est, lui, nettement plus rapide ces dernières années. En chiffres, entre 2013 et 2017, l’emploi dans les services – dont la santé et l’action sociale, ou encore l’enseignement – a progressé de 11,5% contre 7,5% sur le plan cantonal, selon Statistique Vaud.

Le dynamisme d’Y-parc

Le développement d’Y-Parc participe à ce rattrapage sectoriel. Les nouvelles constructions succèdent aux nouvelles implantations d’entreprises, voire aux extensions des entreprises présentes. Lancé en 1986, le technopôle yverdonnois compte désormais plus de 200 entreprises et va bientôt accueillir sa propre gare. Il suffit de passer à proximité pour en mesurer le dynamisme. Un développement également soutenu par la proximité des centres de formation, à l’instar de la HEIG-VD. «Ces trois dernières années, les constructions y ont été plus importantes que durant les dix années qui les ont précédées», résume Alexandre Berthoud. Et il reste encore des hectares disponibles.

 

Adrian Kocher (Private Banking), Alexandre Berthoud (PME), Pascal Udry (Clientèle privée), les trois responsables régionaux de secteur sont à la tête d'une équipe relativement jeune par rapport à la Banque.

Ce patchwork économique où prédominent les PME donne le ton des affaires de la Banque dans la région. Ainsi, «une grande interconnexion existe entre les trois marchés de la Banque», relèvent Adrian Kocher, responsable régional Private Banking et Pascal Udry, responsable régional Clientèle privée. Un paysan ou un entrepreneur qui passe le témoin devient presque automatiquement un client Retail ou Private Banking. «Sur le terrain, nous constatons au quotidien un attachement fort et historique à la Banque», précise Adrian Kocher.

Un visage fiscal différent

S’il fallait chercher des différences avec le reste du canton, c’est peut-être dans le Private Banking qu’on les trouverait. Le Nord présente un visage un peu différent de celui qu’il peut prendre dans d’autres régions, notamment sur l’Arc lémanique, moins international, explique Andrian Kocher. «Les contribuables n’ont, en moyenne, pas la même surface financière. La région possède là un potentiel d’amélioration.»

Globalement très attachés à leur région, les patrons d’entreprises semblent avoir une gestion très prudentielle de leurs affaires. C’est du moins ce que laissent entrevoir les statistiques des prêts COVID-19. Là, pour une fois, le Nord a pris ses distances avec le canton. La demande a été moins forte qu’ailleurs. «Preuve que les entreprises de la région sont plutôt saines», convient Alexandre Berthoud.

Et pourtant, la crise est palpable dans le Nord. L’industrie horlogère paie un prix certain au recul des flux touristiques et commerciaux dans le monde. «Les échos en provenance de nos clients sont très variés. Certains voient déjà leurs carnets de commandes se remplir, alors que d’autres sont encore au point mort», souligne Alexandre Berthoud. Preuve, s’il en fallait encore une, du particularisme de cette crise. Dans d’autres secteurs, l’activité se poursuit. C’est vrai pour l’agriculture. C’est aussi vrai pour la construction.

De vastes projets immobiliers

L’immobilier est un pan important de l’économie régionale et donc un volet clé pour les affaires de la Banque. À Yverdon-les-Bains même, où certaines promotions sont porteuses, mais pas seulement. Un exemple? Le quartier des Gruvatiers à Orbe qui est en passe de devenir une ville dans la ville. Pour l’heure, une partie seulement est sortie de terre. Certains craignent que ces zones deviennent des cités dortoirs. Le risque existe, mais «il n’y a qu’à observer les flux sur l’autoroute ou dans les trains pour constater que le mouvement n’est pas à sens unique. La région attire autant de personnes au quotidien qu’elle en voit partir travailler ou étudier dans l’Arc lémanique», explique Pascal Udry.

Ces évolutions sont autant d’opportunités pour la Banque. Le cas d’Y-Parc est ainsi emblématique. «Nous réfléchissons à la manière de nous implanter, d’être présents, de travailler sur le site», précise le responsable Clientèle privée. Existe-t-il d’autres exemples d’implantation particulière dans la région? Nestlé à Orbe? «Nous n’avons pas d’agence, comme c’est le cas au siège à Vevey, mais nous sommes présents une demi-journée par semaine.»

Une tête de pont essentielle

«La tête de pont de la région pour l’acquisition de clientèle reste l’agence principale d’Yverdon-les-Bains, même avec le développement des autres canaux d’interaction», poursuit-il, en soulignant l’importance du Retail pour la Banque. Une agence dite de ville, aux horaires élargis, qui donne sur la Place de la Gare. Aujourd’hui parking, cette place devrait devenir un centre de vie, selon le développement urbanistique décidé par les autorités. Une opportunité pour la Banque.

Le plus de la BCV? Un ancrage local très fort, des visages connus.

Les trois RRS constatent que les dossiers à traiter ne manquent pas dans la région. Une remarque qui vaut pour le passé, mais aussi pour le présent. Pour l’heure, «l’année se déroule plutôt bien», souligne Pascal Udry en décrivant un paysage bancaire dense. «Toutes les banques sont présentes dans la deuxième ville du canton». Le plus de la BCV? «Un ancrage local très fort, des visages connus. Et une qualité de service qui se traduit notamment par une grande proximité, une présence très régulière sur le terrain. C’est très apprécié dans une région faite de micromarchés à l’identité forte, où les sociétés locales, par exemple, sont très importantes». Et cette année, pas besoin d’arbitrer entre les nombreux repas de soutien à ces piliers de la vie locale, lieux de rencontres essentiels. Le coronavirus a allégé les agendas des responsables et conseillers.

Tant de diversité

Au milieu de ce territoire qui va de la Grande Cariçaie au sommet du Risoux, difficile de choisir. Ainsi, lorsque l’on demande aux RRS de citer un lieu emblématique de leur région, une avalanche de noms déferle sans qu’aucun ne s’impose.

Le Nord, c'est...

La région vue par ses responsables

Adrian Kocher

Responsable régional Private Banking

... un homme Pestalozzi

... un endroit de balade Les Cluds-Les Rasses

... un lieu touristique Romainmôtier

... un rendez-vous culturel Musée CIMA (boîtes à musique)

... un club sportif Yverdon-Sports

... un lieu de restauration Les caves de la région (Morel, Dugon, etc.)

Alexandre Berthoud

Responsable régional PME

... Pestalozzi

... La Vallée

... Grandson

... Théâtre Benno Besson

... FC Bavois

... Boucherie Perrusset à Orbe pour ses saucisses aux choux....

Pascal Udry

Responsable régional Clientèle privée

... Pestalozzi

... La Dent-de-Vaulion

... Les bords du lac d’Yvonand à Concise

... Musée Audemars Piguet

... Hockey Club Yverdon

... Les buvettes d’alpage de la Vallée de Joux

Le Nord avec trois conseillers

Dominique Kneuss, responsable de l'agence du Sentier, Lucia Lopes Rodrigues
conseillère PME et Rebecca Santini Brand, conseillère Private Banking, racontent leur quotidien dans leur région.
Dominique Kneuss

Responsable d’agence, Le Sentier

La Vallée de Joux, j’y vis depuis toujours. Et je suis ravi de voir que, cet été, de nombreux Suisses et de nombreux Vaudois sont venus découvrir tout ce que ma région pouvait offrir. D’ailleurs, le tourisme est une des branches économiques qui a pu bénéficier de la crise sanitaire. Les buvettes d’alpage ont passé un bel été. Les petites entreprises servant le marché local fonctionnent également plutôt bien. Si je suis plutôt optimiste pour ma région, j’ai tout de même des craintes pour certains marchés. Dans l’horlogerie, par exemple. Si certaines entreprises produisent à nouveau à bon régime, d’autres n’ont pas rouvert depuis mars.

À l’agence, nous avons, bien sûr, perçu le ralentissement printanier. Après, le rythme des affaires est plutôt réjouissant, notamment en ce qui concerne les prêts hypothécaires. Le marché immobilier de la Vallée est particulier dans le sens où la région fait partie des zones touchées par la loi sur l’aménagement du territoire (LAT) et la Lex Weber. Des zones ont été reclassées en zones agricoles et nombreuses sont déjà les résidences secondaires. Les terrains pour construire se font rares, le marché est plutôt orienté sur les rénovations. On a pu le constater, les gens ont fait leur marché pendant le semi-confinement et nous avons pu traiter des dossiers intéressants cet été. Les prix sont attractifs par rapport à l’Arc lémanique, mais ils ont tout de même fortement augmenté ces dix dernières années.

Nous sommes une équipe de quatre personnes au Sentier. Une équipe stable bien intégrée qui travaille sur un terrain où la concurrence est plutôt saine. Nous voyons moins nos collègues de la région depuis mars, mais avec les conseillers PME et Private Banking actifs à la Vallée, nous nous rencontrons une fois par mois.

Un conseil à mes collègues d’ailleurs? Venez faire le bout de la piste cyclable VTT 996, une balade exceptionnelle qui relie les rives du lac au Mont Tendre et qui permet, à la descente, de s’arrêter aux Croisettes, une buvette d’alpage réputée pour son élevage de vaches Highland.

«La Vallée de Joux, j’y vis depuis toujours. Et je suis ravi de voir que, cet été, de nombreux Suisses et de nombreux Vaudois sont venus découvrir tout ce que ma région pouvait offrir.»

«Je suis attachée à ce coin de pays et je suis persuadée que l’on est plus efficace sur un terrain que l’on connaît.»

Lucia Lopes Rodrigues

Conseillère PME, Yverdon-les-Bains

Je suis née à Yverdon, j’y ai fait mon apprentissage et, après un passage à Lausanne, je suis revenue dans le Nord. Depuis 2017, je m’occupe d’un portefeuille clients PME qui couvre Yverdon, mais aussi Vallorbe et la Vallée de Joux. Je suis attachée à ce coin de pays et je suis persuadée que l’on est plus efficace sur un terrain que l’on connaît. C’est vrai que dans notre région, on passe pas mal de temps en déplacement. Il me faut une heure pour aller au Brassus et autant pour revenir.

Mon portefeuille clientèle comprend beaucoup d’agriculteurs, d’indépendants. Les rencontrer est essentiel pour comprendre ce qu’ils font et m’adapter à leur rythme. Contacter un vigneron durant les vendanges serait, par exemple, complètement contre-productif. Ils apprécient cette proximité et sont toujours fiers de pouvoir nous montrer leurs locaux, leur production. Nous les accompagnons dans le renouvellement et le maintien de leur parc de machines, mais aussi dans la vente de leur domaine à l’heure de la retraite. Je passe alors le dossier à mes collègues du Private Banking ou de la Clientèle privée.

J’ai été très bien acceptée, tant par les agriculteurs que par les industriels. Car j’ai aussi tout un pan de clientèle industrielle à Vallorbe ou à la Vallée. Ces temps, dans l’horlogerie, les tensions sont palpables. À l’inverse, les agriculteurs ont dû s’adapter à une forte demande durant le semi-confinement; nous les avons accompagnés dans l’adaptation de leur gestion courante pour pouvoir mieux vendre à la ferme.

Et à Yverdon, on bénéficie du développement d’Y-Parc et des centres de formation. C’est passionnant de travailler dans une région aussi dynamique. Et je n’insisterai jamais assez auprès de mes collègues lémaniques: le Nord, ce n’est pas que du brouillard.

Un conseil à mes collègues d’ailleurs? Monter à la Vallée pour y goûter un vrai Vacherin Mont-d’or ou aller manger une fondue au Chasseron d’où ils pourront voir tout le canton.

Rebecca Santini Brand

Conseillère Private Banking, Yverdon-les-Bains

Il y a maintenant un peu plus d’une année que j’ai rejoint la BCV et plus particulièrement l’équipe du Private Banking du Nord, après avoir passé près d’une vingtaine d’années dans une grande banque. La clientèle privée a toujours été mon terrain de jeu et au cours des 27 années d’activité dans le monde bancaire, j’ai exercé près de dix métiers différents. Mes débuts à la caisse, puis à l’analyse crédits m’ont donné de solides atouts pour commencer ma carrière professionnelle. Ma fibre relationnelle m’a naturellement poussée vers le front avec la gestion d’un portefeuille clients ainsi qu’un passage de quelques années à la planification financière.

Le Nord Vaudois, c’est ma région depuis toujours. Pour le reste du canton, le Nord, c’est comme chez les Ch'tis: «Tu pleures quand tu arrives et tu pleures quand tu repars», parce que, dans le Nord, on est ouvert sur l’autre. Il suffit de regarder notre chef-lieu, Yverdon-les-Bains, pour comprendre la diversité de la région. Ville touristique avant tout avec son lac, ses musées, son château, ses thermes. Mais aussi, ville de technologie et de formation avec Y-Parc, sa haute école d’ingénierie HEIG-VD, son centre professionnel. Ville économique, également, avec son tissu de PME extrêmement marqué.

Mon quotidien, c’est tout ça à la fois. Mon activité avec les clients revient à accompagner les gens dans toutes les phases de leur vie. Que cela touche à leur prévoyance, leurs projets immobiliers ou la gestion de leur patrimoine. Mon quotidien, c’est, en fait, de discuter autant avec des patrons d’entreprises qu’avec un cadre de multinationale ou un retraité. Mon quotidien, c’est encore l’équipe de collègues. J’apprécie tout particulièrement la richesse des discussions intersegments. Mon quotidien, ce sont des coups de gueule, mais aussi de franches rigolades.

Un conseil à mes collègues d'ailleurs? Une balade en calèche, au rythme des sabots, au cœur du vignoble de Bonvillars vous permettant d’apprécier le panorama tout en dégustant une fondue, le tout agrémenté d’anecdotes du cocher Claude Jaggi. 

«Il suffit de regarder notre chef-lieu, Yverdon-les-Bains, pour comprendre la diversité de la région.»