Engagement

La BCV atteint la neutralité carbone

Outre ses efforts pour réduire sa consommation de ressources énergétiques, la Banque collabore avec myclimate pour compenser les émissions de CO₂ induites par ses activités
| Par Nicolas Gay-Balmaz, BCV

Le réchauffement climatique est un enjeu vital pour l’humanité. La Suisse s’est engagée dans le combat pour limiter ce réchauffement en adhérant à l’Accord de Paris de 2015. Dans ce cadre, le Parlement fédéral travaille sur un projet de révision de la loi sur le CO₂ afin de réduire de 50% d’ici dix ans les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990. Une volonté partagée par le Canton de Vaud qui a aussi inscrit cet objectif dans son Plan climat, présenté par le Conseil d’État en juin dernier.

Dans sa sphère d’influence, la BCV agit également depuis plusieurs années pour réduire son empreinte sur l’environnement. En 2019, la Banque a franchi une nouvelle étape importante en compensant ses émissions de CO₂, lui permettant ainsi pour la première fois d’afficher un bilan neutre en carbone.

Une démarche volontaire

La neutralité carbone consiste à compenser ses émissions en finançant des projets de réduction ou de séquestration du CO₂. Ce mécanisme, à l’origine destiné aux États, a été institué lors de l’Accord de Kyoto, entré en vigueur en 2005. Il a favorisé les transferts de capitaux des pays développés vers les pays émergents en ancrant le principe que la neutralisation du carbone générait un effet bénéfique pour la planète, quel que soit l’endroit où les émissions étaient réduites. Des approches inspirées du Protocole de Kyoto sont aujourd’hui couramment adoptées, de manière volontaire, par les entreprises. Outre la BCV, un grand nombre d’établissements financiers et d’entreprises suisses compensent tout ou partie de leur bilan CO₂.

myclimate propose des projets compensatoires en matière de CO₂, qui ont aussi des retombées positives sur les plans économique, écologique et social.

Un partenaire crédible

La BCV a choisi myclimate, un prestataire crédible et expérimenté dans la vente des crédits carbone, pour l’accompagner dans sa démarche. Cette fondation suisse propose des projets compensatoires en matière de CO₂, qui ont aussi des retombées positives sur les plans économique, écologique et social. Ceux-ci couvrent différents domaines, comme la réduction de l’usage des combustibles fossiles, l’efficacité énergétique ou la restauration de forêts et de zones humides. L’impact carbone des projets sélectionnés par myclimate est par ailleurs certifié par des organismes indépendants afin d’assurer que les compensations sont réelles et pérennes.

Financement de trois projets

En 2019, l’empreinte carbone de la BCV a été estimée à 6 442 tonnes de CO₂, soit l’équivalent des émissions moyennes annuelles de 1 110 habitants en Suisse. Afin de compenser ses émissions, la Banque a choisi de soutenir trois projets à l’international, faute d’offres dans le canton de Vaud.

Le premier projet emploie la population locale d'une région côtière de la Birmanie pour restaurer les écosystèmes dégradés de mangroves, qui ont des capacités de stockage de CO₂ sensiblement supérieures à celles des forêts classiques. La régénération de ce milieu protège en outre la population des catastrophes naturelles, préserve la biodiversité et diversifie les moyens de subsistance de la communauté.

Le deuxième projet se concentre sur la production locale de cuisinières à bois efficientes au Kenya. Cette initiative vise à préserver la végétation en réduisant les coupes de bois en forêt et à diminuer les émissions de CO₂ issues des activités domestiques. Le projet contribue également à préserver la biodiversité unique de la forêt tropicale de Kakamega. Il induit également des impacts sociaux positifs pour les habitants en réduisant les dépenses allouées à l’achat de bois.

Le troisième projet finance des installations alimentées par du biogaz domestique dans 9 000 ménages ruraux de l’État du Karnataka, en Inde. Traditionnellement, les besoins énergétiques domestiques pour cuisiner dans la zone sont satisfaits avec du bois de chauffage et du kérosène. En plus de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le projet participe à une moindre dégradation des forêts environnantes.

Afin de compenser ses émissions, la BCV a choisi de soutenir trois projets. L'un d'eux, en Birmanie, vise à restaurer les écosystèmes dégradés de mangroves, qui ont des capacités de stockage de CO2 nettement supérieures à celles des forêts classiques.

La neutralité n’est pas un droit de polluer

Utile dans la perspective d’une transition de nos modèles de société, le principe de compensation des émissions a néanmoins ses limites. À lui seul, il ne permet pas d’atteindre l’objectif central de l’Accord de Paris, à savoir la réduction drastique des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les États et les acteurs économiques ne sauraient dès lors simplement s’abriter derrière le concept de neutralité carbone pour s’autoriser une augmentation constante de leurs propres émissions. C’est la raison pour laquelle, parallèlement à cette démarche de neutralité carbone, la BCV va poursuivre ses efforts pour limiter son empreinte et sa consommation de ressources. Depuis 2008, la Banque analyse régulièrement son bilan CO2. Cette démarche lui permet d’avoir une vue d’ensemble de ses impacts, d’en assurer le suivi dans la durée et de prendre des mesures visant à les réduire. Entre 2018 et 2019, les émissions de CO₂ par équivalent temps plein à la BCV ont diminué de 4%.