Quand vous êtes-vous mis à la peinture?
Etienne Jobin: J’ai commencé à dessiner enfant. Mes parents étaient commerçants, accaparés par leur travail. Comme cadet, j’avais une liberté totale et, lorsque je ne faisais pas les 400 coups avec les copains, je dessinais beaucoup. J’ai un peu tout laissé tomber quand j’ai commencé à travailler et que j’ai fondé une famille. Ma créativité et mon goût de l’esthétisme sont revenus quand je suis devenu propriétaire de la maison où je vis aujourd’hui. Je pouvais faire ce que je voulais dans mon espace, aménager et décorer comme j’en avais envie. Cela a fait ressurgir cette envie de réaliser des choses de mes propres mains.
Vous considérez-vous comme un artiste?
Oui et non. Non, parce que je manque de pratique et de technique académique; je serais incapable de croquer rapidement un portrait comme le font les artistes à Montmartre, par exemple. Mais bon nombre de mes proches m’appellent «l’artiste», parce qu’ils connaissent mon travail créatif. Je suis un artiste qui prémédite: habituellement, je me base sur des photos que j’ai faites et je dois visualiser d’emblée le tableau final avant de commencer. Il y a toute une démarche de construction préalable: image, support, cadrage, format, tonalité, style; je vise un but bien précis, à la manière d’un street artist ou d’un dessinateur de BD.
Avez-vous un atelier?
J’aurais la place, chez moi, mais je n’ai pas pris encore le temps d’organiser un espace dédié. Je peins donc à mon bureau ou sur chevalet. Cela impose quelques contraintes techniques: je ne peux pas faire de grands formats, par exemple. Je travaille sur des formats carrés de 40 à 80 cm de côté. J’encadre et j’expose directement dans la maison.