Reportage

Le Centre de formation au temps du COVID-19

16 mars 2020, le semi-confinement est décrété. Les activités du Centre de formation s’arrêtent brutalement. Depuis, le Centre se réinvente et il y souffle un vent de dynamisme et d’innovation que la crise sanitaire a intensifié, après une période d’incertitude.
| Par Brigitte Demierre Prikhodkine, BCV

Les huit collaboratrices et collaborateurs du Centre de formation se sont investis à fond pour que la formation puisse se poursuivre dans les meilleures conditions durant la pandémie de COVID-19. De gauche à droite: Antoni Gori, Viviane Ruchet, Gilles Grandjean, Sophie Ramseyer, Cynthia Bovy, Raphaël Prevost, Martine Bovard et Isabelle Gauthier.

Le Centre de formation, ce sont huit personnes qui se démènent pour offrir à l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de la BCV et des Banques Cantonales Latines une riche palette de cours touchant un maximum de métiers de la Banque. Cela représente quelque 700 jours de cours annuellement.

En mars 2020, l’année est donc déjà bien entamée et les cours programmés. Après l’annonce du Conseil fédéral de mi-mars 2020, l’équipe du Centre de formation s’empresse d’annuler les cours et d’en informer tous les protagonistes; ils sont replanifiés, puis repoussés peu à peu en suivant les évolutions des directives sanitaires. Les processus d’évaluation des jeunes en apprentissage, des conseillères et conseillers bancaires, des «Rejoignez-nous!» et des personnes suivant le programme de la certification SAQ (Swiss Association for Quality) ont pu, quant à eux, être menés à bien grâce à l’adaptation des modes d’évaluation.

Ce n’est que le 8 juin que les cours en présence reprennent, presque normalement. Toutefois, durant le temps de latence qui a précédé la reprise, il a fallu anticiper les mesures sanitaires, tenir compte des particularités des autres banques cantonales et revoir l’organisation logistique du Centre de formation, afin, notamment, de scinder les cours pour n’accueillir que huit, puis quatre collaboratrices et collaborateurs par salle.

Antoni Gori est responsable du Centre de formation.

«C’est finalement le travail de trois années en une en matière d’organisation et de planification qui a été réalisé par l’équipe du Centre de formation!»

Antoni Gori

De nouvelles formules pédagogiques

Le maintien d’une situation normale sur le long terme semblait précaire et l’été s’est transformé en un nouveau chantier pour le personnel du Centre. Plusieurs outils et fonctionnalités de travail à distance ont été testés pour créer des cursus de formation variés et dynamiques. De nouveaux parcours ont été élaborés, alliant plusieurs méthodes et outils pédagogiques (formation à distance, séances Webex, vidéos, quiz, forum) et permettant ainsi aux collaboratrices et collaborateurs d’appréhender les nouveautés de leur travail quotidien de manière sereine et sans retard, notamment pour l’ISR et FIRMA, par exemple.

Depuis l’automne 2020, au vu de l’évolution pandémique, un nouveau défi a été relevé grâce à l’engagement de toute l’équipe du Centre et des animateurs tant externes qu’internes, car les cours au catalogue ont été quasiment tous transformés en version à distance.

Certains se déroulent en «téléformation», grâce à Webex, alors que d’autres cursus plus complexes, comme les Valeurs, la formation de vente, les filières ou SAQ ont été hybridés avec une alternance de formules pédagogiques. Dans tous les cas, les outils actuels offrent la possibilité de créer des classes virtuelles qui peuvent être scindées en sous-groupes pour faire travailler les participantes et participants sur des exercices différents, favorisant ainsi la dynamique de groupe.

Un écran qui génère de la fatigue

Suivre une formation à distance est plus éprouvant et rester concentré et attentif devant un écran n’est pas aisé. «L’idéal est de faire des séquences d’une demi-journée. Pour les sessions plus longues, nous nous efforçons de les raccourcir, d’y introduire des pauses ou de les échelonner dans le temps. Les participantes et participants suivent ainsi un véritable parcours didactique, précise Antoni Gori, seuls quelques cours se font encore en présentiel, notamment pour la préparation aux examens et les examens de certaines filières métiers, en respectant les mesures sanitaires.»

«Nous avons dû apprendre à réfléchir et former autrement, c’est un défi passionnant qui va perdurer dans le temps.»

Un rôle de coach encore plus accentué

L’équipe du Centre de formation a apporté son soutien aux animateurs pour revoir leurs supports et adapter leurs présentations à cette situation inédite, car la plupart d’entre eux n’avaient jamais donné de cours à distance. «Entre l’adaptation des supports et le coaching pour utiliser au mieux les différentes fonctionnalités de Webex, nous avons aussi fourni tout un lot de tutoriels, guides, trucs et astuces des bonnes pratiques de l’animation, que l’on retrouve sur le site du Centre de formation, explique Antoni Gori. Par exemple, donner des séquences théoriques ne dépassant pas 45 minutes, interpeller chaque participante et participant par son prénom et au moins une fois à tour de rôle, ou encore alterner les exercices individuels ou en groupe. De plus, il est très important de recréer des moments de pauses informels où les participantes et participants peuvent discuter librement, comme quand ils se rendaient à la cafétéria ensemble par le passé. Toutefois, aujourd’hui, cette dynamique naturelle de la pause-café est encore difficile à recréer complètement à distance».

Vision d’avenir

Ils sont catégoriques au Centre de formation: «La pandémie a apporté des possibilités pour réaliser des cours de manière différente et avec des outils que nous n’avions pas auparavant; ainsi, la situation ne sera jamais plus comme avant». En un mot, l’offre proposée par le Centre va forcément évoluer sur les modalités de suivi des cours, en capitalisant sur les bonnes pratiques et en posant des priorités.

«Il est vrai qu’au début, nous avons été passablement bousculés par la pandémie et nous étions désorientés face à l’incertitude. Aujourd’hui, nous voyons toutes et tous cela comme une opportunité. Nous avons pu expérimenter des nouvelles méthodes, et tout cela en grandeur nature. Nous acquérons de plus en plus d’expérience et c’est très engageant.»