Impulsion

Besoin d'air? Optez pour un vélo électrique!

2022, année des bonnes résolutions? Vous avez envie de mobilité douce pour vous rendre à votre travail ou pour d’autres trajets, mais avec un coup de pouce électrique? Avant de vous lancer dans l’achat d’une nouvelle petite reine, voici quelques conseils.
| Par Brigitte Demierre Prikhodkine (BCV) et Camille Andres

L’avis d’Annabel sur le vélo électrique est sans appel: «Je suis fan! Le matin, cela me tonifie et, le soir, cela me détend après une journée de travail. De plus, l'un des points positifs du COVID est d'avoir accéléré la mise en place de voies cyclables. Je me sens beaucoup plus en sécurité maintenant.»

 

 

 


Annabel Morellec est sous-directrice, conseillère en marketing auprès de la division Retail.
 
«J’ai fait l’acquisition d’un vélo électrique en 2019. Mon trajet pour venir au travail représente 7 kilomètres environ, mais j’utilise aussi ce moyen de transport pour me promener ou faire des emplettes. J’ai surtout choisi mon vélo en fonction de son prix: je n’en avais jamais eu auparavant et je n’étais pas sûre que cela me plairait. Maintenant, j’en suis convaincue et je regrette même un peu de n’avoir pas davantage investi. Le seul élément qui m’empêche d’enfourcher ma bicyclette est la neige; même s’il pleut beaucoup, cela ne me dérange pas, car je suis bien équipée; et j’ai un petit sèche-cheveux dans mon bureau pour rester présentable, au cas où!»

 


 

Les presque deux ans de sédentarité forcée ont dopé le trafic cycliste à travers l’Europe. La Suisse romande n’est pas en reste, les pistes cyclables y ayant fleuri, notamment à Genève et à Lausanne. La tendance est cependant antérieure: à Lausanne, les cyclistes avaient déjà augmenté de 54% avant la pandémie. Celle-ci a néanmoins encouragé les pendulaires désireux d’éviter les transports en commun à opter pour le vélo… Souvent électrique, histoire de gagner du temps. Petite check-list si vous souhaitez vous y mettre aussi.

Comment choisir un modèle adapté à votre situation?

Vélos-cargos, loisirs, VTT et même vélos de course: toutes les familles de cycles existent aujourd’hui dans une déclinaison à assistance électrique. Pour choisir celui qui vous convient, il faut réfléchir à votre utilisation:

  • quelle distance allez-vous parcourir en moyenne?
  • quelle est la topographie qui se présente à vous?

Évidemment, plus vous devez parcourir de distance et affronter de dénivelé, plus vous aurez besoin d’un ensemble moteur/batterie puissant. Le moteur détermine la vitesse à laquelle vous pouvez rouler. Il existe deux catégories:

  • de 250W à 500W, permettant une assistance au pédalage jusqu’à 25 km/h;
  • de 500W à 1000W, apportant une assistance au pédalage jusqu’à 45 km/h.

Tout ce qui se déplace plus rapidement sera considéré comme une moto et devra être immatriculé!

La batterie vous apportera de l’autonomie. Aujourd’hui, 100 kilomètres par recharge est une norme acceptable. Attention, le relief peut vous faire perdre en autonomie et, contrairement à certains véhicules, les vélos électriques ne se rechargent pas systématiquement à la descente!

Quel budget faut-il prévoir?

Pour un vélo électrique à usage quotidien, un montant d’environ 3 000 francs est réaliste. Pourquoi? D’abord, parce qu’en raison de sa vitesse de circulation un vélo électrique est davantage sollicité qu’un vélo ordinaire, ce qui implique que ses composants doivent être plus résistants.

Ensuite, parce que s’il est utilisé pour des trajets pendulaires, il remplace un autre moyen de transport (voiture ou train, généralement) pour une partie ou pour toute l’année. Une récente enquête a montré que les trois quarts des cyclistes utilisent ce moyen de locomotion, quelle que soit la saison. C’est cette comparaison, en matière de coût kilométrique, que vous devez faire pour calculer votre investissement. Vous pouvez y ajouter l’entretien: freins et pneus doivent être contrôlés ou renouvelés chaque année. Et n’oubliez pas l’amortissement! La durée de vie d’un vélo électrique est aujourd’hui de dix ans en moyenne. Pour ce qui est de la batterie, c’est une autre affaire (voir ci-dessous).

Quid du renouvellement de la batterie?

Une batterie se change tous les cinq ans, pour un coût avoisinant 800 francs. La loi oblige les vendeurs de vélos électriques à reprendre toute «pile» de ce type qui leur est apportée. Elle impose également aux personnes qui en possèdent de ramener ces accumulateurs à un point de collecte, fabricant ou détaillant.

Et le marché de l’occasion?

On n’achète pas facilement de l’électrique en occasion, car il faut s’assurer de pouvoir trouver les pièces de rechange, connaître l’état d’entretien du vélo et l’usure de la batterie. Concernant ce dernier point, un conseil: essayez le vélo le temps d’une charge complète pour savoir si elle décline rapidement ou non.

 

 


Denia Lopez Rego est assistante conseillère au Private Banking international.
 
«J’ai acheté un vélo électrique en juillet 2021, donc c’est plutôt récent. Habitant au Mont-sur-Lausanne, la distance de chez moi au bureau (au siège à Lausanne) représente environ 3,5 kilomètres. Je souhaitais un vélo qui me serve autant pour des trajets en ville que pour aller un peu en forêt ou sur des chemins avec de petits cailloux. J'ai choisi donc un vélo VTC (vélo tout chemin) où, pour faire simple, les roues sont entre le vélo de ville et le VTT (vélo tout terrain). Au niveau du look, je désirais que la batterie soit intégrée au cadrant et qu'elle puisse s'enlever facilement pour la charger à n'importe quel endroit. Le dernier critère était aussi le prix. Ce qui peut m’arrêter est la pluie/neige ou le froid. Auparavant, je me déplaçais surtout en scooter et ces éléments étaient aussi valables dans ce cas. Du moment où les températures sont très proches du zéro ou qu’il neige, je privilégie le bus.»

 


«Le trajet est rapide et je gagne du temps le matin par rapport au scooter ou au bus. J’ai la liberté de ne pas dépendre d’un horaire et le fait de faire un effort physique et d’être dehors est bénéfique. De plus, le vélo est facile à parquer, un peu partout.» Avec l’hiver, Denia Lopez Rego entrevoit toutefois les limites de son deux-roues: «Je reste dépendante de la météo et, pour ma part, mes habits de travail ne sont pas toujours très compatibles avec la pratique du vélo en ville.»

Quelle marque devriez-vous privilégier?

Attention aux effets de mode! Le plus simple est de vous adresser à un magasin physique dont le ou la responsable saura comprendre vos besoins et vous conseiller. Plus qu’une marque ou qu’un design tendance, ce qui compte, c’est un vélo adapté à votre usage réel; sinon, le risque est grand que votre nouvel achat ne quitte pas sa remise.

Quels sont les vélos les plus adaptés à la vie de famille?

Transporter les enfants, les déposer à la crèche, faire les courses… Pendant un temps, les vélos cargos ont eu la cote. Puis, d’autres modèles aussi compacts que des vélos ordinaires ont émergé. Quel que soit votre choix, pensez à munir vos enfants d’un casque. Prévoyez un petit cours pour vous réapproprier quelques règles de conduite essentielles: les accidents impliquant des e-bikes sont en augmentation constante, impliquant notamment des personnes qui n’ont plus pédalé depuis un moment.

Quid de l’assurance?

Nombre d’assurances de type «Responsabilité civile ménage» proposent déjà des formules de couverture partielle de votre vélo électrique. Vérifiez ce qu’inclut la vôtre! Désormais, des formules d’assurance calquées sur celles des voitures (dites «casco») se développent, incluant une protection complète contre les accidents, les vols, les chutes et les dégâts causés à autrui.

Où ranger votre vélo et stocker les batteries?

Si votre vélo passe un hiver au garage, le mieux est de charger les batteries, puis de les retirer et de les stocker à température ambiante. Toutes sont démontables facilement, sans outils. Par principe, une batterie aime être chargée et déchargée régulièrement; elle s’abîme si elle est laissée de manière prolongée à une température trop faible ou trop élevée.

Alors, bonne route!
Ces conseils pour choisir un vélo électrique ont été publiés une première fois dans la Newsletter Jeunes de la BCV au premier semestre 2021.