Interview

Jean-Philippe Cevey, des idées lumineuses

Jean-Philippe Cevey est graphiste à la BCV, au sein du service Production - Édition. Il travaille à la Banque depuis presque trente ans. À ses heures perdues, il s’adonne à son hobby qui montre qu’il est tout aussi habile avec un ordinateur qu’avec ses mains.
| Par Carlos Mateo Llaca, BCV
Jean-Philippe, en quoi consiste votre hobby?

Actuellement, je fabrique des lampes en bois flotté. Ayant une formation de graphiste, je dois dire que j’ai toujours aimé les arts appliqués et le design. Je me suis aussi essayé à l’aquarelle, au dessin, à la photo.

Une lampe en bois flotté, c’est quoi?

Tout d’abord, il faut récupérer des morceaux de bois qui ont flotté dans l’eau, d’où le nom. Plus le bois a flotté et plus il est travaillé, usé. Cette usure lui donne des caractéristiques, une beauté particulière que l’on découvre lorsqu’on l’observe de près. Les morceaux de bois sont récupérés au bord du lac Léman, lors de promenades. Je les utilise ensuite pour faire l’armature de mes lampes.

Jean-Philippe fait preuve de créativité et de patience dans la fabrication de ses lampes.

Comment vous est venue cette idée?

En fait, c’est grâce à mon épouse. Elle a suivi une petite formation artisanale sur des lampes en bois flotté. Cela m’a plu et je m’y suis mis également. Ainsi, depuis plus de quatre ans maintenant, nous les fabriquons ensemble. Nous avons développé trois types de lampes: de table (30-40 centimètres), de salon (bois d’environ 1 mètre de hauteur posé sur pied) et de grande taille (bois d’environ 1,50-1,80 mètre de hauteur, fixé sur un socle en acier). Nous avons décidé de partager nos créations sur un site internet: lumiereboisee.ch. En outre, nous participons, quatre à cinq fois par année, à des marchés artisanaux, entre Gland, Morges, Cossonay et jusqu’au bord du lac de Neuchâtel. Le but est de trouver chaque année une nouvelle région pour nous faire connaître. Je dois dire que les marchés me plaisent bien, car ils sont une source d’échanges et de rencontres intéressantes.

Est-ce que cela prend beaucoup de temps de fabriquer une lampe?

C’est difficile à dire. Selon les modèles, cela peut être très variable. Dans ce que l’on peut appeler la phase de création, le temps requis est surtout investi dans le nettoyage des morceaux de bois. Pour ce qui est des cailloux, ce sont en fait des trompe-l’œil, taillés dans une mousse spéciale que l’on recouvre de pigments spéciaux. Alors, cela prend aussi un certain temps de fabriquer ces «faux cailloux».

Enfin, la création des pieds des lampes et l’intégration des systèmes électriques, ce n’est pas une mince affaire, notamment parce que ces derniers doivent être cachés. C’est un travail méticuleux pour lequel il faut être patient.
 
Qu’est-ce que cela vous apporte ou que recherchez-vous à travers cette activité?

Transformer un morceau de bois en un objet design, le mettre en valeur, c’est un aspect créatif qui me plaît. C’est aussi, pour moi, une manière d’évacuer le stress du travail. Il s’agit d’une activité manuelle qui me change de l’écran de mon ordinateur.