Portrait

Sébastien Gyger, les atouts de la simplification

Arrivé à la BCV le 1er avril 2023, Sébastien Gyger a pris la tête du département Politique d’investissement. Il a remplacé Fernando Martins da Silva, qui a pris sa retraite. Il nous livre ses impressions et ses objectifs. Faites plus ample connaissance avec lui.
| Par Carlos Mateo Llaca, BCV
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre la BCV?

J’ai choisi de rejoindre la BCV, car le rôle était taillé pour moi… Ça peut sembler prétentieux, mais c’est ce que j’ai réellement ressenti après les premiers entretiens. Mon parcours professionnel et académique m’avait préparé, ma motivation et mon envie étaient élevées et les personnes rencontrées lors des interviews ont fini de me convaincre de rejoindre la BCV!

En quoi consiste votre rôle à la Banque?

Mon rôle consiste à définir la politique de placement de la Banque. Je la considère comme la colonne vertébrale du département Politique d’investissement. C’est en effet à partir de la politique de placement que sont déployées les gestions sous mandat pour les clientèles privée et institutionnelle. La BCV se distingue des autres établissements de la place par la pleine intégration du processus décisionnel de gestion. Chez nous, les clientèles privée et institutionnelle bénéficient de la même politique de placement. De plus, mon département contribue à la gestion des portefeuilles jusqu’à la sélection des instruments financiers dans l’établissement des portefeuilles modèles en collaboration avec les équipes d’implémentation (voir ci-dessous). Cette organisation est unique dans l’industrie!

En dehors de la Banque, Sébastien Gyger apprécie notamment les balades en famille.

Portefeuilles modèles:
ces portefeuilles servent de référentiels pour la gestion des portefeuilles réels de la clientèle.

Comment définiriez-vous votre métier?

À la différence d’autres processus dans l’industrie, la gestion d’actifs est soumise à l’incertitude des trajectoires macro-économiques, aux flottements géopolitiques et aux aléas des marchés financiers. Notre métier est une remise en question perpétuelle. Il n’en demeure pas moins que les décisions suivent un processus méthodique et qu’elles sont encadrées par des paramètres de risque éprouvés.

Nous publions beaucoup et vous me voyez régulièrement dans des supports vidéos et lors de manifestations ou de rencontres avec la clientèle. Ces vidéos et ces forums visent à partager le contexte macro-économique et financier avec la clientèle, à l’analyser et à rendre explicite la manière dont ce contexte influence le positionnement des portefeuilles qui nous sont confiés. Pour y parvenir, je peux compter sur une équipe composée de 18 spécialistes. 

Quelles ont été vos premières impressions?

À mon arrivée, j’ai trouvé une équipe soudée, collaborative, expérimentée et prête à me soutenir dans ma prise de fonction. La transition programmée avec mon prédécesseur m’a bien aidé et j’ai pu m’appuyer rapidement sur les compétences de l’équipe, sa volonté de contribuer aux résultats de la Banque et son envie d’avancer.

L’une des forces de cette équipe est qu’elle comprend à parts égales des femmes et des hommes. Cette diversité et la richesse des parcours de chacune et de chacun sont des atouts indéniables pour l’équipe, qui contribuent notamment à sa stabilité et à sa crédibilité.

Un point m’a impressionné et marqué dès mon arrivée. J’ai découvert lors des journées de formation que les personnes revenaient à la BCV après l’avoir quittée. Cela témoigne de la qualité du lien que l’employeur entretient dans la durée avec ses employés et ses employées. 

Gestion semi-active et gestion active:
traditionnellement la gestion des mandats se base sur une allocation de référence constante, la gestion active recourt, elle, à une variation plus fréquente des différentes catégories de placement.

Gestion balancée:
il s’agit de placements mixtes, majoritairement des actions et des obligations, pondérés en fonction du profil de l’investisseur, son horizon de temps, sa tolérance au risque, ses besoins de liquidités et du contexte macro-économique et financier.

Quels ont été vos principaux chantiers depuis votre arrivée?

J’ai eu la chance de trouver un processus de gestion très abouti et qui fonctionne. Par conséquent, mon principal chantier n’a pas été de chercher à le compléter, mais plutôt de chercher à le simplifier. Le besoin de simplification est aujourd’hui rendu nécessaire par la multiplication de l’offre de gestion, la «collection» des comités et sous-comités ainsi que l’accumulation des publications au cours du temps. Il s’agit parfois de redondances, souvent de complexités devenues superflues avec le temps. Je vois cette simplification comme un moyen de recentrer notre activité. C’est aussi une opportunité pour gagner de la marge de manœuvre, pour pouvoir lancer, par exemple, de nouveaux projets.

Quels sont vos prochains projets?

L’une de mes priorités est de regrouper les gestions semi-active et active sous la même bannière (voir ci-dessus). Actuellement, la politique de placement est déployée dans ces deux typologies de gestion. L’avantage d’une palette plus large est contrecarré par une multiplication des processus décisionnels et opérationnels. D’un point de vue commercial, l’ambiguïté du message l’emporte sur la diversité de l’offre. C’est la raison pour laquelle la Politique d’investissement et le Front collaborent afin de simplifier la gamme de gestion balancée (lire ci-contre). Cette simplification permettra aussi, à terme, de mettre à disposition de nouveaux mandats susceptibles de répondre encore mieux à la demande de la clientèle.

Que pensez-vous de smile?

L’idée de collaborer avec l’École hôtelière de Lausanne (EHL) pour chercher à améliorer la qualité de service est remarquable. La journée de formation à l’EHL offre aussi à chaque collaborateur et chaque collaboratrice une occasion privilégiée de penser à comment améliorer encore le service offert à sa clientèle. J’ai beaucoup apprécié cette journée d’immersion sur le site de l’EHL. Pour les aspects chiffrés, le département de la Politique de placement participe au sondage smile et nous sommes fiers des résultats solides que nous obtenons dans la durée.

Avez-vous un hobby, une passion?

J’apprécie de passer du temps avec ma famille (je suis marié et père de trois enfants âgés de 22, 19 et 15 ans), mes amis et amies, dans le jardin ou sur mon vélo. Ce sont des moments qui me permettent de me consacrer à ceux qui me sont chers et aussi de m’occuper de moi.