Dossier

Gros-de-Vaud, toujours plus proche de la ville

Aux portes de l’arc lémanique, le Gros-de-Vaud est devenu la nouvelle banlieue verte de l’agglomération lausannoise. Son développement démographique — le plus important du canton — s’est accompagné d’un dynamisme économique soutenu. Des mutations rapides que la BCV accompagne pas à pas, en veillant à maintenir vivante l’identité de la région.
| Par Camille Andres
À découvrir dans ce dossier  


Interview des responsables régionaux        ► Témoignages de Laurent Cuénez, Joseph Sinopoli et Christine Bovay    

 

De gauche à droite: Pierre-Yves Zimmermann (Private Banking), Aleksandar Radic (Clientèle privée) et Stéphane Binggeli (PME)

«Cheseaux, c’était la campagne, désormais, c’est le lien entre la ville et la campagne!» Enfant du village, Pierre-Yves Zimmermann, responsable régional pour le Private Banking auprès de la BCV, est bien placé pour décrire les métamorphoses de ce bourg. Cheseaux s’est rapidement urbanisée ces vingt dernières années, comme le reste du district qui a tout simplement vu le nombre de ses habitants doubler sur la même période. «Si la mise en place de la Loi sur l’aménagement du territoire a freiné le rythme des nouvelles constructions, il reste un fort potentiel de développement démographique dans notre région» observe l’expert. Et effectivement, ses collègues Aleksandar Radic, responsable régional Retail, et Stéphane Binggeli, responsable PME, énumèrent une demi-douzaine de projets immobiliers d’envergure en cours, aux quatre coins de la région. Echallens, en particulier, sera dotée de son propre gymnase.

Capter les pendulaires

Une explosion démographique qui s’explique par les nombreux attraits de cette région, qualifiée d’«Eldorado des propriétaires vaudois» dans le récent dossier de BCV Immobilier. Le prix moyen des maisons individuelles y reste nettement inférieur au reste du canton, le réseau de transports publics y est bien développé et ce tranquille coin de campagne a su préserver sa qualité de vie. La crise du Covid a d’ailleurs encore rendu ces atouts plus attractifs. «En 2020, nous avons réalisé une année record en ce qui concerne le nombre et le volume de prêts hypothécaires» témoigne Aleksandar Radic. Reste que si toujours plus de familles s’installent ici pour être à proximité du bassin d’emplois lausannois, pour la BCV, ces pendulaires ne sont pas toujours faciles à contacter. «Pour capter ces nouveaux habitants qui ne participent pas forcément à la vie locale, la Banque a développé des agences dans des centres commerciaux, comme à Romanel. Ces lieux de passage nous permettent d’entrer en contact» explique le responsable Retail.

Le risque d’une zone dortoir?

Le risque? Que cette région autrefois majoritairement agricole et animée par une économie locale très dynamique se transforme en «une zone dortoir» pointe Stéphane Binggeli. Une perspective anticipée par l’Association régionale de développement, «qui a pour objectif d’améliorer le ratio entre nombre d’habitants et taux d’emploi» explique-t-il. La croissance démographique et urbaine s’est heureusement aussi accompagnée dans le Gros-de-Vaud d’une éclosion de petites zones industrielles. Enfin, outre l’agriculture, toujours centrale, «le tissu économique local est surtout constitué de PME actives dans l’artisanat et la construction» détaille le responsable. L’industrie et le secteur des services sont aussi bien représentés, tout comme l’innovation avec le siège de Kudelski Group, à Cheseaux.

Pour réussir à s’adresser à des publics aussi diversifiés, la BCV mise sur «des conférences thématiques ciblées: couverture de change, transmission d’entreprise…» explique Stéphane Binggeli. Mais aussi sur les grands rendez-vous incontournables de la région. Les événements phares restent le Comptoir d’Echallens (qui a lieu chaque année) ainsi que la Fête du Blé et du Pain, équivalent local de la Fête des Vignerons.

 

Une relation client sensiblement différente

Ces manifestations traditionnelles restent centrales pour la Banque, qui au sein de ses équipes locales cultive un ancrage solide dans la région. «À Lausanne, les collaborateurs seront peut-être davantage liés à leur équipe ou à leur secteur d’activité. Ici, toutes et tous sont d’abord attachés à la région» explique Pierre-Yves Zimmermann. «Nos collègues sont d’une manière ou d’une autre intégrés à la vie locale». La proximité compte dans une région où on se salue encore dans la rue et où se connaître, avant d’entamer une relation d’affaires, fait la différence. «Ici, une personne viendra nous voir plusieurs fois avant de nous confier ses affaires financières» souligne Pierre-Yves Zimmermann. Une fois la confiance établie, la relation d’affaires est souvent durable, en particulier dans le Private Banking, mais aussi dans les autres secteurs; «les interactions entre marchés fonctionnent très bien» confirment les trois responsables régionaux. «La BCV propose une palette de produits et de services intéressants. À nous d’apporter notre plus-value et nos conseils» assure Pierre-Yves Zimmermann. Le niveau de formation des personnes et le grand nombre de spécialistes que regroupe la Banque permet à l’équipe BCV du Gros-de-Vaud de répondre à tous les besoins rencontrés aujourd’hui sur le terrain. 

Témoignages

Dans une région de la Banque qui connaît très peu de turn-over, regards croisés de trois collaborateurs ancrés sur un territoire en forte mutation.

Laurent Cuénez, conseiller Private Banking, depuis 2006 à Echallens.

Joseph Sinopoli, conseiller PME senior, depuis 1993 à Echallens.

Christine Bovay, adjointe de région, depuis 2006 à Echallens.

«L’ambiance ici est particulièrement sympathique et conviviale. Si la taille des portefeuilles de nos clients est moins élevée qu’à Nyon ou Montreux, nous faisons également face à moins de concurrence dans le domaine de la gestion de fortune. Un certain nombre de nos clients sont entrés dans le segment du Private Banking en raison de l’explosion démographique de la région, ils ou elles ont réalisé des plus-values sur des ventes de terrain et se sont retrouvés avec des avoirs plus conséquents. Notre mission est de leur apporter une approche globale, un conseil et des propositions adaptées.

Les équipes de la BCV se distinguent par la formation et les ressources internes. Nos clients apprécient notre niveau de connaissance macroéconomique et notre suivi en matière d’investissements. Acheter reste simple, mais conseiller de vendre au bon moment reste plus complexe et nous pouvons être très réactifs dans ce domaine, grâce à nos collègues de l’Asset Management à Lausanne, qui suivent les marchés en temps réel. Le fait d’être là depuis des années a aussi apporté une ouverture de la part des clients, qui savent qu’ils ou elles peuvent compter sur nous et notre stabilité. En quinze ans ici, je peux dire que certains d’entre eux sont devenus des amis.»

«Avec la croissance des zones artisanales, nombreuses sont les PME qui ont acquis leurs propres locaux et recouru à des prêts hypothécaires. Beaucoup d’entreprises moyennes sont importatrices de matériaux et de produits de base, nous réalisons ainsi bon nombre de couvertures de change. Et enfin, nous accompagnons les structures locales (communes, EMS, …) pour leurs investissements.

Tout l’enjeu du métier est de circuler constamment d’un secteur d’activité à l’autre, de savoir passer d’une ferme à une PME puis à une école. Le terrain est une source d’apprentissage cruciale et inépuisable pour comprendre le fonctionnement et les enjeux des entreprises locales. Très peu d’entre elles — hormis la restauration et l’événementiel — ont souffert de la situation liée au Covid. Au contraire, la région est restée très dynamique. Cependant, le manque de zones à bâtir doit désormais amener à réfléchir le futur du Gros-de-Vaud, qui ne compte pas encore de pôle dédié à la recherche, par exemple.»

«Les postes d’adjoints de région ont été créés en 2006, il existe un tronc commun dans les neuf différentes régions, mais également des spécificités. Mon rôle est un peu celui d’une tour de contrôle: traiter ou orienter les demandes qui arrivent, contrôler les caisses et effectuer des contrôles managériaux Retail. Je m’assure également du suivi des apprenants et de la planification des collaborateurs Retail. Nous avons une bonne entraide, une agence est toujours prête à dépanner l’autre… Il m’arrive parfois de jouer la concierge, les adjoints de région maîtrisant un peu tous les domaines, on vient souvent vers nous pour signaler des incidents!

Je participe aux manifestations comme le Comptoir d’Echallens, qui demande toute une organisation logistique. Les événements sont un point central dans l’ancrage régional de la Banque: je contribue ainsi aux validations de certains budgets de sponsoring, en discussion avec les trois responsables régionaux. Enfin, il m’arrive aussi de prendre la caisse si nécessaire, ce qui me fait renouer avec mon premier métier — j’ai commencé à la BCV il y a 36 ans! J’aime être dans l’organisationnel au quotidien, mais j’ai toujours plaisir à retrouver la clientèle. Dans le Gros-de-Vaud, le «vivre ensemble» n’a pas été altéré par la croissance importante de la région ces dernières années.»