Portrait

Loic Burkhalter, un manager qui a du punch

Loic Burkhalter est arrivé à la BCV en 2015. Le 1er août 2021, il a été nommé Chief Compliance Officer, à 33 ans, et il a pris la tête du département Compliance.
| Par Carlos Mateo Llaca, BCV
En quoi consiste votre rôle à la Banque?

Loic Burkhalter: je suis à la tête du département Compliance. Ce département est composé de cinq équipes pour un total de 25 collaboratrices et collaborateurs. Le Compliance a la responsabilité de définir et de mettre en place un cadre de fonctionnement qui soit en adéquation avec les exigences réglementaires dans les domaines de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, des sanctions économiques, de la surveillance des abus de marché et de la conformité fiscale.

Il s’agit d’une entité qui doit contrôler le respect des exigences dans tous ces domaines en s’impliquant dans les processus d’entrée en relation et de suivi de la clientèle. Mais c’est également une entité de support qui, en ce qui concerne les mêmes domaines, doit répondre aux sollicitations des métiers de front et former les collaboratrices et les collaborateurs dans ces domaines.

Qu’est-ce qui a motivé votre changement de fonction?

Dès mon arrivée à la BCV, en 2015, après une première expérience dans le département Legal & Compliance d’une banque privée, je me suis fortement impliqué dans la gestion de projets réglementaires, et particulièrement dans les domaines de compétence du Compliance. J’avais donc déjà un pied dans la place, si je puis dire. Dans ce cadre, j’ai contribué à l’évolution du département dans l’organisation de la Banque. Grâce à cette évolution, nous sommes passés d’une fonction plus focalisée sur le support à une réelle fonction de gestion des risques, qui intervient systématiquement dans les processus d’entrée et de suivi des relations ou des transactions à risque.

«J’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe très motivée, engagée et dynamique.»

Quels ont été vos principaux chantiers depuis votre arrivée?

En ce qui concerne le Compliance, depuis près de trois ans, l’accent est mis sur la lutte contre le blanchiment d’argent. Depuis mon entrée en fonction, nous avons poursuivi le renforcement de notre dispositif, avec comme mesure principale la revue de notre méthode de catégorisation des relations comportant un risque accru de blanchiment d’argent. Nous avons ainsi mis en place une nouvelle méthode qui est entrée en vigueur mi-juillet 2021. Cela nous permet désormais de distinguer plus précisément les différents types de clientèle et de renforcer l’efficacité opérationnelle des processus de catégorisation et de clarification avec une détection plus fine des relations présentant des risques de blanchiment. 

Sur le plan organisationnel, il était également très important pour moi de stabiliser l’organisation du département et de renforcer de manière ciblée ses compétences là où cela était nécessaire: nous avons donc accru nos compétences en matière de gestion de projets et étoffé les équipes dédiées à l’opérationnel en matière de lutte contre le blanchiment.

Par ailleurs, un chantier important, et qui n’était, bien sûr, pas prévu, a été celui de la mise en place des sanctions économiques à l’encontre de la Russie, dues à la guerre en Ukraine. Cela a occupé, et occupe encore, un grand nombre de collaboratrices et collaborateurs du département.

Quels sont vos prochains projets prioritaires?

Les projets prioritaires restent ceux qui sont liés à notre dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent. Durant l’année 2023, il s’agira de mettre en œuvre notre approche visant à nous assurer de l’actualisation en continu des données de la clientèle de toutes nos relations d’affaires, indépendamment de leur niveau de risque. Nous devons y parvenir, car cela découle de la nouvelle loi sur le blanchiment qui entrera en vigueur l’année prochaine.

Parallèlement, nous allons faire évoluer notre méthode de détection des transactions à risque, via notre application de détection des mouvements insolites (DMI), en l’orientant davantage vers l’analyse comportementale de l’activité transactionnelle afin de capter plus précisément les mouvements insolites selon les catégories de clientèle. Cela constituera une réelle plus-value pour une banque universelle comme la nôtre.

En plein effort aux 20KM de Lausanne, en 2019.

Un mot sur votre équipe?

J’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe très motivée, engagée et dynamique. Elle se compose de spécialistes dans différents domaines, tous pointus. En ce qui me concerne, je conçois mon rôle de manager comme celui de sparring-partner de mes collègues. Je pratique un management horizontal, tout en étant exigeant et en «poussant» mes collègues dans les réflexions que nous devons conduire. Je crois que je donne également beaucoup en retour. Je responsabilise et je mets en avant mes collègues, ce qui fonctionne bien. En finalité, c’est un travail d’équipe et notre collaboration est un réel plaisir.

Avez-vous un hobby?

J’apprécie la course à pied. Je m’y suis mis il y a quelques années, après avoir longtemps joué au football. Je vais courir régulièrement, normalement deux fois par semaine, et souvent avec l’un de mes collègues, Alfredo Chaves. J’ai pour objectif de le battre aux 20km de Lausanne. C’est un objectif ambitieux, voire quelque peu utopique, car il a un niveau très élevé. Mais qui sait…