Témoignages

Microsoft Edge: une migration indolore et réussie

Alors que la canicule sévissait cet été, un changement essentiel s’est produit dans notre environnement informatique: la migration d’Internet Explorer 11 vers le nouveau navigateur Microsoft Edge Chromium. On vous explique pourquoi et comment.
| Par Belen Tartaglia, BCV

Au printemps 2021, l’annonce est tombée comme un couperet: Microsoft abandonnait définitivement Internet Explorer (IE) au profit de Microsoft Edge - plus moderne, plus sécurisé et plus performant - au 15 juin 2022. Autant dire un délai très serré dans le monde IT, encore plus dans un environnement bancaire avec de nombreuses contraintes.

La toute première étape consistait à identifier les applications concernées par ce changement. «Heureusement, le projet ‘Evolution de l’environnement utilisateur’ était en cours et nous y avions déjà fait un état des lieux des utilisations d’IE au sein de la Banque», explique Jean-Pierre Bussolaro, responsable du secteur Workplace, réseau et téléphonie.

Un défi capital à relever

L’enjeu était de taille car, à la BCV, pas loin de 300 applications spécifiques métiers, dont des poids lourds comme Osiris, Triple A ou Ether, s’appuyaient sur IE pour fonctionner. «Nous étions obligés de migrer en raison non seulement de l’obsolescence de IE, qui ne supporte pas les applications de nouvelle génération, mais surtout de l’énorme risque opérationnel. Des applications essentielles à l’activité de la Banque risquaient tout simplement de ne plus fonctionner du jour au lendemain», précise Philippe Faguais, chef de projet au secteur Intégration de services et responsable du projet de migration vers Edge.

Dès le début du projet en février 2022, un inventaire plus détaillé des applications, regroupées par métiers, est dressé avec l’aide des ROA (responsables opérationnels applications) et des RPA (responsables de plateformes). Ces applications ont ensuite été testées par près de 200 collaborateurs et collaboratrices, avec pour mission d’identifier les applications compatibles avec Edge et, pour celles qui ne l’étaient pas, de signaler les problèmes rencontrés à l’utilisation. Des phases pilotes ont été organisées pour les applications touchant le plus grand nombre de métiers, telles qu’Ether, QASA ou Firma. Cela a permis d’effectuer les ajustements, les corrections et les réglages nécessaires et de migrer progressivement. Ainsi, à mi-août, 80% des applications concernées avaient basculé sur le nouveau navigateur, sans que les utilisatrices et les utilisateurs s’en rendent vraiment compte. La fin de la migration est conditionnée par le développement d’une nouvelle version d’Osiris Menu II, baptisée sans surprise Osiris Menu 3, dont la mise en production est planifiée pour octobre 2022.

Philippe Faguais, chef de projet au secteur Intégration de services: «Mon objectif était que toutes les applications, compatibles ou non, soient sorties de la zone à risque à fin août».

«La boîte change, mais les chocolats sont les mêmes», compare Jean-Pierre Bussolaro

Et ensuite?

Entretemps, Microsoft a repoussé la date d'abandon d'IE 11 au début de l'année 2023, les entreprises ne pouvant tenir un délai si court. La BCV, elle, sera prête! Le projet ne s’achève toutefois pas avec la migration proprement dite. En effet, près de 30% (environ 80) des applications identifiées au départ ne sont pas compatibles avec le nouveau navigateur. Comment continuent-elles à fonctionner? «Nous utilisons la solution provisoire proposée par Microsoft, appelée ‘Edge mode IE’, consistant à ‘encapsuler’ IE dans Edge, ce qui permet un fonctionnement normal de ces applications, sans impacter les utilisatrices et utilisateurs», précise Philippe Faguais. «Bien que cette option soit disponible jusqu’en 2029, la BCV s’est fixé un délai à 2023 ou 2024 pour adapter totalement ses applications incompatibles notamment Ether. On évite ainsi de reporter le problème et de se retrouver à nouveau dans une situation de migration en urgence». Il s’agit donc désormais d’étudier pour chacune de ces applications si elle peut être rendue compatible avec Edge ou si elle doit être remplacée. «Si cela a été un sprint pour arriver au 15 juin, on commence maintenant un marathon. Nous avons entre 18 et 24 mois pour sortir ces applications d’un fonctionnement IE», ajoute Jean-Pierre Bussolaro.

Concrètement, qu’est-ce qui change avec cette migration? Hormis la disparition de l’icône au E bleu barré d’un anneau, pas grand-chose de visible pour les utilisateurs et les utilisatrices. On continue à lancer les applications et à y travailler de la même manière. «La boîte change, mais les chocolats sont les mêmes», s’amuse Jean-Pierre Bussolaro. De nouvelles habitudes devraient rapidement se mettre en place. «On a fait le pari de ne pas faire de formation car c’est assez intuitif et la plupart des personnes utilisent déjà à titre privé un navigateur nouvelle génération», explique Philippe Farguais.

La clé de la réussite? Une excellente collaboration

Techniquement, basculer d’un navigateur à un autre n’est pas compliqué. «Certaines transitions entre diverses versions IE ont été plus douloureuses que cette migration», se souvient Philippe Faguais. «À la BCV, le vrai défi a été le nombre important d’applications à migrer en quelques mois». Défi relevé haut la main. Cette migration est un nouvel exemple de projet transverse mené avec succès. «Malgré une durée de réalisation très brève, c’est une réussite», conclut Jean-Pierre Bussolaro.

«Je tiens à remercier tous les intervenants et intervenantes. On est allé toquer à toutes les portes et tout le monde s’est mobilisé. Pour l’IT, les interactions avec les métiers sont plus qu’essentielles: nous en sommes dépendants pour pouvoir proposer des solutions pratiques et efficaces aux utilisateurs et utilisatrices. En fait, c’est autant un projet métiers qu’un projet IT.»

Jean-Pierre Bussolaro, responsable du secteur Workplace, réseau et téléphonie: «Pour éviter les risques, on doit s’adapter à l’évolution technologique»

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