Bruno Férolles: un ancien client de l’AM pour diriger l’AM
Chablaisien de la rive gauche du Rhône, hockeyeur et ex-directeur des investissements de Vaudoise Assurances, Bruno Férolles dirige depuis le 1er octobre le nouveau département AM de la BCV. Il évoque les motivations qui l’ont conduit à briguer cette fonction, les atouts de la Banque en matière de gestion d’actifs et les défis à relever. Entretien.
Bruno Férolles, qui êtes-vous?
J’ai 46 ans. Je suis marié depuis 2005 à une actuaire, originaire, comme moi, de Monthey. Nous sommes parents de deux garçons de 9 et 14 ans et habitons dans le canton de Vaud. J’ai une grande passion hors de mon travail: le hockey sur glace. J’ai suivi mes classes juniors au HC Martigny et pratique toujours ce sport en amateur dans la ligue lausannoise de hockey.
Professionnellement, après des études HEC à l’Université de Lausanne, j’ai rejoint la Banque Privée Edmond de Rothschild au début des années 2000. Je gérais des fonds de hedge funds à l’âge d’or de cette classe d’actifs. Puis, est arrivée la crise financière de 2008, qui a marqué un avant et un après pour cette industrie. Et pour moi également. Cette crise a, en effet, été le déclencheur d’une réflexion sur mon avenir professionnel. Je me suis dit que je devais élargir mon horizon et devenir plus généraliste. J’ai alors rejoint Vaudoise Assurances où j’ai eu la chance de diriger une équipe en tant que responsable des investissements.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre la BCV?
Première raison: l’opportunité unique de reprendre un tel poste en Suisse romande. Dans notre région, il n’y a pas d’institut équivalent où sont réunis, sur un même étage, tous les métiers de l’Asset Management.
Deuxième raison: la qualité des équipes en place. En tant que responsable des investissements à Vaudoise Assurances, j’étais client de l’AM de la BCV. J’ai donc pu mesurer le professionnalisme et la qualité de service offerte par la BCV dans la gestion d’actifs.
Troisième raison: le siège décisionnel à Lausanne. Je crois foncièrement aux valeurs de proximité. Avoir accès à la direction générale sur son lieu de travail me paraît un avantage indéniable. J’ai besoin de pouvoir interagir avec les décideurs. C’est déjà ce qui m’avait attiré chez Vaudoise Assurances.
Quatrième raison: je suis attiré par la culture d’entreprise, faite de proximité géographique et relationnelle, de la BCV qui me convient très bien.
Quels sont les défis de l’AM aujourd’hui?
J’en vois principalement deux. Pour un acteur de notre taille, le premier défi, c’est la concurrence, notamment sur les marges, car nous évoluons dans une industrie de volumes. Du coup, il faut que nous continuions à offrir une gamme de produits attractifs et que nous innovions. Pour atteindre cet objectif, il faut que nous puissions attirer et garder les talents, car ce sont bien des humains qui font notre industrie, qui gèrent les produits et les promeuvent, et qui sont à l’origine de notre succès.
L’autre défi majeur qui me saute aux yeux, c’est l’investissement socialement responsable (ISR). J’ai la conviction que la BCV a parfaitement appréhendé cet enjeu clé, notamment en nouant un partenariat stratégique avec Ethos et en établissant une politique RSE (responsabilité sociale d’entreprise) crédible. L’ISR est un nouveau standard de marché. Il n’y aura pas de retour en arrière. Tout le défi consistera à adapter, à la bonne vitesse, notre offre aux attentes, hétérogènes et évolutives, de notre clientèle dans ce domaine. Nous devons être rapides et nous adapter au marché.
Pouvez-vous nous décrire les différents métiers de votre département?
Bien volontiers. Commençons par le «Conseil et suivi global». Ce secteur, sous la conduite de Philippe Maeder, a pour mission de consolider nos parts de marché et de développer la relation avec la clientèle existante. Il faut suivre la clientèle, le conseiller ou la conseillère répondant à ses demandes et lui faisant une revue de performance… L’objectif est aussi de faire évoluer la relation vers d’autres produits de notre gamme, vers une offre de gestion complémentaire ou en faisant du «cross selling», car les caisses de pensions ont des besoins multiples auxquels peuvent répondre d’autres entités de notre banque.
Consolider et développer notre portefeuille clientèle est un métier, acquérir de nouvelles parts de marché en est un autre. Ce rôle est tenu par le secteur «Promotion et acquisition» pour lequel nous cherchons un nouveau responsable mais aussi un nouveau responsable pour la Suisse allemande. La mission de cette entité est de faire connaître notre marque, nos compétences et d’acquérir de nouvelles clientes et de nouveaux clients. Dans le canton de Vaud, nous avons une part de marché importante. Nous avons, en revanche, une marge de progression significative à Genève et dans les grands pôles urbains de Suisse alémanique, à Berne, Bâle et Zurich. Ce sont probablement là nos principaux relais de croissance pour les années à venir.
À côté de ces deux métiers de conseil, il faut aussi mettre en évidence le travail réalisé par notre équipe du «Product Management», dirigée par Marc Aellen. Ce secteur est en charge de la veille concurrentielle, de la veille réglementaire et il est le garant des processus, notamment celui afférent au lancement ou la fermeture de nos véhicules de placement. Il fait également le lien entre Gérifonds et la Banque dépositaire, lien sans lequel nous ne pourrions simplement pas lancer nos produits.
Enfin, je me réjouis d’abriter dans le département nos activités de gestion de produits spécifiques, cœur de l’activité de l’AM regroupant les métiers des actions (Eric Chassot), des obligations (Agim Xhaja), de l’immobilier (Philippe Gabella), de la gestion alternative quantitative (Patrick Dugué) et de la gestion quantitative discrétionnaire (Miguel Tiedra) sous la responsabilité de Fabio Alessandrini. Grâce à l’expertise de nos trente gestionnaires de portefeuilles, nous couvrons à peu près toutes les classes d’actifs et sommes capables de mettre en place un très grand nombre de stratégies pour nous adapter aux évolutions du marché.
L’offre de produits est-elle bien adaptée?
Notre offre de produits est bien adaptée, mais elle devra évoluer. À nous d’adresser les bons produits aux bonnes cibles et ce, après avoir analysé les tendances, les demandes, les attentes du marché et après avoir fixé nos priorités. Une revue stratégique de notre offre de produits est en cours et sera présentée à la Direction générale.