Reportage

Avalanche de questions sur la prévoyance

Plus de 500 assurées et assurés d’AVENA ont participé aux soirées d’information organisées par la fondation collective créée en 1978 par la BCV. Au vu de l’engagement des personnes présentes, le succès était au rendez-vous.
| Par Anne Gaudard, BCV

Quel est l’avenir du taux de conversion? Quand puis-je prendre une retraite anticipée? Que se passe-t-il si je divorce une fois à la retraite? Peut-on cumuler les déductions fiscales des 2e et 3e piliers? Quand un étudiant doit-il payer son AVS? À chaque fois, l’exercice de questions-réponses aurait pu durer toute la nuit… Alors, les discussions se sont poursuivies autour du cocktail dînatoire qui parachevait chacune des soirées «Le b.a.-ba pour optimiser votre prévoyance professionnelle», organisées cet automne par AVENA Fondation BCV 2e pilier.

Plus de 500 personnes, représentant une large palette démographique, hiérarchique ou encore sectorielle, se sont inscrites à ces manifestations itinérantes dans le canton, qui ont pour but d’éclairer le chemin des futurs retraités et retraitées, de les aider à améliorer leur prévoyance. Une première pour la fondation collective créée en 1978 par la Banque et qui assure aujourd’hui plus de 15 000 collaboratrices et collaborateurs d’un millier d’entreprises (voir Convergences 64 – octobre 2021).

Des questions très précises

Que ce soit à Prangins, à Vevey ou à Lausanne, voire à la conférence organisée en ligne, les questions étaient souvent très précises. Il est vrai que le mode de discussion a décomplexé nombre d’intervenants ou d’intervenantes – il a en effet eu lieu au travers de l’application Slido qui permet de converser en ligne pendant une manifestation. Si certains thèmes, comme les conséquences de l’acceptation du relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes ou l’impact de l’inflation sur le 2e pilier, se sont avérés universels, d’autres ont été plus ou moins présents selon les régions. Les relations transfrontalières étaient ainsi particulièrement d’actualité à Prangins.

Et Francis Bouvier, directeur d’AVENA et responsable du département Prévoyance professionnelle à la BCV, de préciser d’emblée: «Je suis conscient que chacun d’entre vous souhaiterait une réponse personnalisée à ses questions, mais il y a autant de plans de prévoyance qu’il y a d’entreprises clientes d’AVENA. Il y a fort à parier que votre certificat de prévoyance ne ressemble pas à celui de votre voisin». Car certains sont venus entre collègues, l’information ayant été diffusée au sein des entreprises. Une autre manière de passer un moment ensemble.

Information, mais aussi sensibilisation

Le ton était donné. Informations oui, mais surtout sensibilisation au fait que «chacun a un rôle actif à jouer» dans la préparation de sa retraite. Ainsi, dans leur présentation, Francis Bouvier et Olivier Reymond - qui est, lui, spécialiste de la prévoyance au sein de la division Private Banking - se sont surtout attachés à préciser les droits et devoirs des assurées et des assurés des trois piliers, dont le principe fête cette année ses cinquante ans. Ils ont aussi pris le temps de décortiquer des cas pour vulgariser un thème décidément complexe. Olivier Reymond a ainsi, pour ne citer qu’un exemple, calculé les avantages fiscaux d’un rachat dans un 2e pilier pour une personne mariée à Vevey. «Un quart de ses rachats a été au final payé par son économie d’impôt».

Année après année, les sondages le soulignent: les Suissesses et les Suisses sont très préoccupés par le financement de leurs vieux jours. Des craintes accentuées par la résurgence de l’inflation et autres tensions économiques. Cette réalité explique grandement l’avalanche de questions qui a caractérisé les présentations. Le plus surprenant réside dans le fait que ces nombreuses interrogations surviennent peu après la longue campagne de votations sur AVS 21, qui avait largement abordé ces thèmes.

«C’est une première qui est appelée à se répéter au vu de la participation»

Francis Bouvier, responsable du département Prévoyance professionnelle à la BCV et directeur d'AVENA

Besoin d’informations

Les assurées et les assurés des fondations collectives et autres institutions de prévoyance sont d’autant plus soucieux de mieux comprendre quelle forme prendra leur retraite que leur employeur ne peut les renseigner directement. Depuis 2016, la législation sur la prévoyance professionnelle a en effet été modifiée pour des questions de protection des données. Les responsables d’entreprises ne peuvent plus échanger avec leur personnel sur ses avoirs du 2e pilier. Or cet argent constitue, pour une majorité de la population, la plus grande partie des revenus de la retraite.

Ce besoin inextinguible d’informations justifie d’autant plus l’initiative d’AVENA. «C’est une première qui est appelée à se répéter au vu de la participation», résume Francis Bouvier. Et de se dire, lui-même, surpris par l’intérêt soulevé.