Témoignages

Un échange entre la ZKB et la BCV pour les apprentis

Cette année, deux apprentis ont décidé de poursuivre leur formation durant six mois de l’autre côté de la «barrière de röstis». Ainsi, Levin Kleeb est venu de la Banque cantonale de Zurich à la BCV, au CAB à Prilly, et Maël Christin a fait l’expérience inverse. Témoignages.
| Par Brigitte Demierre Prikhodkine, BCV

Chaque année, douze futurs apprentis de commerce peuvent rejoindre les rangs de la BCV pour une formation qui durera trois ans. Cette dernière se compose d’un volet pratique en entreprise, d’un volet scolaire en école professionnelle et de cours interentreprises chez CYP, centre de compétences et de formation pour l’apprentissage moderne et numérique des banques suisses (voir encadré en bas de page).

Ils peuvent également bénéficier d’un semestre d’échange. En effet, cela fait cinq ans que l’École professionnelle commerciale de Nyon (EPCN) a initié le projet qui permet aux apprentis d’effectuer six mois de stage en Suisse allemande ou romande, en coordination avec les banques et les écoles professionnelles romandes de Lausanne, Aigle et Yverdon-les-Bains d’une part et les écoles suisses-allemandes d’autre part. Pour la BCV, l’échange est possible exclusivement avec la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Les jeunes qui participent à cette expérience poursuivent ainsi leur cursus d’apprentissage, avec cours et stage bancaire, dans un autre canton et une autre langue. Afin qu’ils ne soient pas pénalisés dans leurs cursus scolaire pendant ce semestre, les notes ne seront pas comptabilisées dans leur moyenne.

De la motivation avant tout

Les apprentis motivés, qui ont une moyenne générale de 4,5 au minimum, peuvent s’adresser à leur suivi RH pour ce faire. C’est un projet qui doit être mûri et discuté avec tous les intervenants: l’employeur, l’école professionnelle, mais aussi les parents, qui ont un rôle primordial à jouer: les apprentis sont souvent mineurs et, bien que des soutiens existent, il s’agira d’assurer les frais de logement (colocation, famille d’accueil, appartement ou autre), de déplacement et de subsistance de leur enfant, soit environ CHF 1 500 à 1 800 mensuels.

«D’un point de vue scolaire, explique Laïla Aroub, doyenne responsable de l’échange à l'EPCN, les apprentis sont bien entourés. Ils peuvent bénéficier de cours d’appui de langue ou pour d’autres matières, nous assurons un suivi pédagogique durant tout l’échange et restons, tout comme le référent RH de chaque apprenti, en contacts réguliers pour s’assurer que tout se passe au mieux. Je profite d’ailleurs de remercier Fabienne Romon, qui fait un travail formidable dans ce cadre à la BCV».

En vidéo: Maël Christin, apprenti de 16 ans à la BCV et Levin Kleeb, apprenti de 20 ans de la ZKB*, témoignent.

* Au moment de publier cet article, nous apprenons que Levin Kleeb a mis un terme prématuré à son échange pour des raisons personnelles.

La règle des 3-3-3

Jérôme Pittet, directeur de l’EPCN, ajoute: «Pour ces échanges, la règle des 3-3-3 s’applique: après trois jours, l’apprenti ne comprend rien; après trois semaines, il veut rentrer chez lui; après trois mois, il commence à pouvoir répondre précisément aux questions qu’on lui pose. La courbe de progression est exponentielle et leur moyenne d’allemand au retour progresse généralement de 0,5 à 1 point.». Les apprentis n’ont pas à craindre un retour scolaire difficile, car ils sont particulièrement bien encadrés pour reprendre le rythme une fois leur classe habituelle retrouvée. «Nous organisons une rencontre avec tous les partenaires (parents, élève, formateur), précise Laïla Aroub, afin de ne perdre aucun élève du point de vue scolaire».

En un mot, «osez!», les places ne sont pas limitées!

 

Parcours d'un apprenti

«À la BCV, explique Fabienne Romon, qui accompagne les apprentis dans leur formation, la première année se passe essentiellement au Retail, généralement au guichet ou au conseil bancaire, avec trois mois au CAB pour différents stages dans des services, tels le trafic des paiements/portefeuille, les recherches, le centre de conseil par téléphone, les avoirs sans nouvelle et le centre de numérisation.

En deuxième année, les apprentis s’initient à la gestion courante, aux placements et aux crédits auprès des conseillers à la clientèle privée et font un stage au Private Banking. Ils poursuivent sur cette lancée en troisième année, avec, cette fois-ci, un stage auprès des PME.»

À côté de la formation pratique, les apprentis ont des cours à l'école professionnelle commerciale une ou deux fois par semaine, selon qu’ils effectuent ou non une maturité intégrée. En parallèle, ils suivent les cours interentreprises chez CYP un jour par mois, soit une trentaine de modules. Pour chaque journée chez CYP, une préparation importante est requise. «Ces différentes phases du processus d’apprentissage (préparation, cours, suivi) constituent la partie off-the-job de la formation des connaissances de la branche, précise Fabienne Romon. Les apprentis appliquent et développent ensuite leurs compétences à leur place de travail.»

Fabienne Romon, conseillère en recrutement auprès des Ressources humaines, suit de près les apprentis qui optent pour un échange linguistique.