Car l’intérêt du programme est double: si l’ONG bénéficie de conseils gratuits, l’entreprise qui offre des heures de travail s’enrichit aussi grâce à cette collaboration. « Ici, nous avons pu découvrir que la solution utilisée pour ces campagnes de tests pouvait potentiellement aussi être mise en œuvre dans l’une de nos filiales. Les connaissances acquises au cours de cette collaboration nous aident donc à mieux comprendre comment fonctionne cette solution, les risques potentiels qui y sont liés, et ceci va nous servir dans nos prochaines missions traitant spécifiquement de cette problématique de phishing», résume Fabien Mooser, Auditeur responsable des TIC (technologie de l’information et de la communication) & cyber, de l’Audit interne du Groupe BCV.
L’initiative permet aussi d’enrichir les savoir-faire. «Il y a d’abord un enjeu de formation. Au quotidien, dans l’audit, mon rôle est, notamment, de contrôler le respect des exigences réglementaires et des bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Ces missions me permettent de garder ‘les mains dans la technique’ et m’assurer de bien comprendre des risques qui, dans ce secteur, évoluent en permanence», explique Adrien Ecuyer. «C’est aussi un moyen de découvrir des environnements différents, pour conserver un regard plus large sur les risques. Et, enfin, de renforcer encore l’attractivité de notre travail». «Contribuer à l'amélioration des conditions-cadres cyber d'ONG nous permet de rester au contact de la réalité TIC & cyber d'entités non bancaires, et de satisfaire les aspirations intellectuelles et sociales de mes collaboratrices et mes collaborateurs», complète Patrick Borcard, directeur de l'Audit interne du Groupe BCV.
Formation et responsabilité sociale
Attirer et retenir les bons profils est en effet un enjeu non négligeable dans la cybersécurité. Fabien Mooser en est conscient et, pour lui, ces espaces de collaboration avec des ONG sont un atout: «pouvoir proposer à un candidat ces missions qui sortent de l’ordinaire, lui laisser choisir les sujets qu’il peut traiter, lui offrir cette opportunité de formation en continu, c’est un argument qui fait mouche», dans un contexte de guerre des talents. Sans compter «la fierté de contribuer à une cause, qui n’a rien de purement financier.»
Si la BCV a pris en charge une demi-douzaine de missions cette année, principalement réalisées par Fabien Mooser et Adrien Ecuyer, elles pourraient être plus nombreuses à l’avenir; les deux professionnels comptent en effet embarquer un autre collègue dans le projet. Une évolution qui rejoint les besoins recensés par le CyberPeace Institute, qui espère réussir à soutenir 1 000 ONG d’ici 2025, grâce au soutien humain et financier de ses partenaires.