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La Compliance selon Jean-Yves Mathey-Doret

Le responsable de la Compliance à la BCV revient sur ses premières impressions lors de son arrivée à la BCV l’an passé et donne sa vision de cette fonction, complexe et peu connue.
| Par Carlos Mateo Llaca, BCV

Jean-Yves Mathey-Doret est arrivé à la BCV il y a un peu plus d’un an, le 1er octobre 2018, pour prendre les rênes du département Compliance. Après des études en Sciences économiques à l’Université de Genève, son canton d’origine, il fait ses premières armes en 1985 au Credit Suisse à Genève, comme stagiaire. Quand il quitte la grande banque, en 1998, il est chef de secteur auprès de l’audit interne. C’est là qu’il fait ses gammes dans l’audit et qu’il obtient en parallèle son Diplôme d’expert-comptable. Suivent des expériences chez Ernst & Young à Genève, comme Senior Manager dans l’audit externe et le consulting, puis dans un établissement privé genevois, la banque Safdié. C’est au sein de Lombard Odier & Cie qu’il réoriente sa carrière vers la Compliance. Senior Compliance Officer, en charge de la banque suisse et de la coordination groupe, il dirige, avant son départ en 2018, un total de 35 Compliance Officers.

Les premiers pas à la BCV

En octobre 2018, il rejoint la BCV. Il quitte son canton pour Vaud et Lausanne, principalement attiré par une banque universelle suisse, aux activités larges et variées, cependant à taille humaine. Une banque qui, ajoute-t-il, jouit d’une excellente réputation. Dans ses bagages, il apporte une grande expérience, acquise au cours de son parcours bancaire.

«Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.»

Lorsqu’il a débuté à la BCV, Jean-Yves Mathey-Doret a dû appréhender la complexité des activités, découlant du caractère universel de la Banque et de la spécificité des métiers. Il avoue avoir été surpris, très agréablement, par l’expertise et par le savoir-faire des collaborateurs, qui se montrent responsables et engagés dans leurs missions. Il reconnaît que les projets peuvent parfois prendre du temps à la BCV, mais, une fois les décisions prises, il n’y a pas de tergiversations, «on y va!», s’exclame-t-il. Ceci est dû, selon lui, à une Direction générale qui s’implique fortement dans le suivi opérationnel des affaires. Enfin, en connaisseur, il a déjà pu apprécier les très bonnes synergies entre les départements Compliance, Risk Management et Juridique ainsi que les bonnes relations avec l’Audit interne et externe.

Quid de la qualité de service?

Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de sm;)e, la réponse fuse, claire: «J’adhère totalement à cette stratégie. J’y suis particulièrement sensible du fait de mon métier. La Compliance est une fonction qui vise principalement à soutenir et à accompagner les collaborateurs ainsi que les organes de la Banque. Elle doit également proposer des solutions. La Compliance se doit donc d’offrir une qualité de service irréprochable». Clair, donc, comme ces vers de Nicolas Boileau, tirés de l’Art poétique, et qui sont pour lui une sorte de maxime: «Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément».

La Compliance, c’est?

«Un concept difficile à comprendre pour bien des personnes», reconnaît Jean-Yves Mathey-Doret. Et de donner une définition simple: «La fonction première de la Compliance consiste à veiller au bon fonctionnement de la Banque dans le respect des dispositions législatives et réglementaires. Plus particulièrement, il s’agit d’identifier et d’adresser les risques de non-conformité par rapport aux prescriptions légales et internes, en particulier s’agissant de la lutte contre le blanchiment d’argent, du respect des sanctions internationales ou des règles de conduite sur les marchés.» Et il ajoute: «La fonction se doit d’évoluer et des projets importants sont en cours dans ces trois domaines. Les équipes se renforcent également afin de pouvoir bénéficier de ressources en adéquation avec le cahier des charges à tenir.»

La vie privée, un jardin plutôt secret

Jean-Yves Mathey-Doret est marié et père de deux enfants encore aux études. «La fonction Compliance implique beaucoup de responsabilités. C’est un métier stressant, exposé et qui nécessite des périodes de récupération. L’équilibre familial est essentiel afin de pouvoir se ressourcer», précise-t-il. Durant ses loisirs, il apprécie aussi bien la lecture que la musique, mais également la pratique du sport, comme la voile, le ski et les randonnées en montagne. Tout cela lui permet de relativiser, de prendre de la distance et du recul. Enfin, il y a Virgul, le border collie familial, avec lequel il fait de longues et apaisantes promenades.

Jean-Yves Mathey-Doret en promenade en forêt avec son chien Virgul.

Les réclamations qui ont le plus d’impact sur la confiance portent sur les comportements.

Au CHUV, les relations avec le personnel hospitalier constituent la première cause du mécontentement de la patientèle.

À la BCV, les réclamations de la clientèle proviennent souvent d’une mauvaise compréhension d’une décision communiquée ou d’un comportement jugé déplacé.