Dossier

Région Nyon

Des atouts convoités

À moins de trente kilomètres du centre de Genève, Nyon et son district ont su se positionner stratégiquement comme un territoire accueillant et attractif, concentrant parmi les plus hauts revenus et fortunes du canton. Une situation qui aiguise les appétits et la concurrence.
| Par Camille Andres

À découvrir dans ce dossier   ► Fortune oblige     ► Cultiver sa différence    ► Travailler à Paléo     ► Le saviez-vous?

 

Fortune oblige

Les trois responsables régionaux de la BCV pour le district de Nyon expliquent comment le fort taux de richesse dans la région a un impact sur le métier bancaire.

Jean-Michel Isoz, Jean-Daniel Dreifuss et Jean-Daniel Gebhard font front commun pour développer l'activité.

«La ‘Goldküste des Genfersees’, c’est souvent ainsi qu’on décrit le district», remarque Jean-Michel Isoz, responsable régional Private Banking BCV. Une richesse réelle, mais qui cache certaines disparités entre communes. C’est en tout cas la proximité de Genève qui explique que les revenus locaux sont ici tirés vers le haut. «Beaucoup d’habitants de la région de Nyon travaillent à Genève et trouvent ici un cadre de vie agréable, avec beaucoup de commodités. Les infrastructures et facilités sont très bonnes», détaille Jean-Michel Isoz. À la tête d’une équipe très stable, il a pu développer au fil des années une connaissance fine de la région et un réseau solide. Le district de Nyon concentre, après Lausanne, la plus importante activité en matière de Private Banking, en volume, pour la Banque. «Ce qui nous a permis de nous développer, ce sont les expatriés installés ici ainsi que les très grandes fortunes qui résident dans la région et bien sûr les patrons d’entreprise».

Une économie portée par le tertiaire

La ville voisine du bout du lac et son aéroport, tout comme la quiétude de la campagne nyonnaise, conviennent en effet à nombre d’entreprises et d’institutions au rayonnement international.

Parmi elles, l’Union européenne des associations de football (UEFA) a ses quartiers à Nyon, Swiss Medical Network développe son groupe depuis les prairies du village de Genolier, où a pu éclore l’une de ses plus fameuses cliniques… Des incitations ont porté l’économie locale, mais la région se développe désormais sans aide aucune. «Il y a une quinzaine d’années, beaucoup de sociétés étrangères ont bénéficié de facilités fiscales. Elles ont, par exemple, intégré l’A-One Business Center à Rolle ou encore le Business Park de Terre-Bonne à Eysins, où se sont développés deux gros pôles d’activités tertiaires.

Aujourd’hui, ces espaces sont occupés par des sociétés locales qui veulent s’agrandir», constate Jean-Daniel Gebhard, responsable régional pour les PME. C’est en effet surtout le tertiaire qui domine l’économie régionale car le tissu industriel local est peu développé. Il comporte cependant quelques niches à très forte valeur ajoutée dans la biotech et la medtech. À Nyon, Edwards Lifesciences ou GSK ont drainé tout un cluster d’entreprises et de start-up dans le domaine. Enfin, la région a gardé une activité agricole et viticole non négligeable, qui a effectué un saut qualitatif.

La construction, toujours porteuse

L’autre secteur phare? «La construction. Beaucoup de PME sont très actives dans le domaine du bâtiment. En 20 ans, les projets immobiliers ont été très nombreux dans la région, qui a vu sa population exploser», constate Jean-Daniel Gebhard. La ville de Gland, portée par son raccordement autoroutier, est ainsi passée de 400 habitants dans les années soixante à 13 000 aujourd’hui! La mobilité est d’ailleurs un vrai point noir. Près d’un tiers des habitants du district le quittent pour travailler et un tiers des emplois locaux sont occupés par des travailleurs externes. Les bouchons sont donc légion. La mise en service du Léman Express inauguré le 12 décembre devrait cependant désengorger l’autoroute et soutenir encore l’attractivité de la région. En attendant, la population continue de s’accroître, des projets immobiliers d’envergure étant en cours à Rolle, Nyon ou Gland.

Un marché sur lequel la BCV est très présente. «Alors qu’ailleurs il se construit beaucoup d’appartements destinés à la location, ici ceux destinés à la propriété par étage (PPE) restent intéressants pour les investisseurs. Ces logements trouvent preneurs car beaucoup de gens qui cherchent à s’établir et à acheter à Genève se reportent sur notre région. De plus, les taux d’intérêts bas incitent à être propriétaire. Cette situation nous permet d’accompagner le financement de prêts hypothécaires», explique Jean-Daniel Dreifuss, responsable régional pour la Clientèle privée. Cela se traduit par une croissance significative de notre clientèle et du volume des affaires.

Un point faible, le commerce

Revers de la médaille, si le district de Nyon rassemble beaucoup de résidents, sa ville principale manque d’un centre fort et attractif, remarquent les trois responsables de région. Pas facile de se démarquer, si l’on est à équidistance de Lausanne et Genève et leurs rues commerçantes, dans un contexte où les achats en ligne explosent et les grands centres commerciaux séduisent. Les petits commerçants sont clairement à la peine. «On voit la diversité des enseignes se réduire avec un fort turn-over et une profonde mutation du paysage commercial depuis deux ans. Des réflexions sont en cours au niveau des communes pour trouver un moyen d’attirer le public. Gland propose un marché les mercredis de 16h à 20h, devant la gare, une formule qui rencontre un grand succès», note Jean-Daniel Gebhard.

Le rez-de-chaussée de l’agence de Nyon est en rénovation depuis septembre dernier. À l’été 2020, les clients seront accueillis dans un espace totalement repensé mettant en avant une zone digitale, plus de salons dévolus au conseil, deux caisses, un kid’s corner et un espace bancomats ouvert 24/24.

« Ce qui nous a permis de nous développer, ce sont les expatriés installés ici ainsi que les très grandes fortunes qui résident dans la région et bien sûr les patrons d’entreprise».

Une concurrence féroce

La force du district de Nyon réside sans doute dans son accessibilité depuis plusieurs pôles comme Lausanne ou Genève. Mais cette ouverture implique aussi une concurrence accrue pour les métiers bancaires. Ici, les neuf conseillers de l’équipe de Jean-Michel Isoz ne sont pas en compétition qu’avec les quatre principales banques du pays, mais ils jouent des coudes avec les banquiers genevois ou des banques privées qui installent désormais leurs succursales dans le secteur. «C’est une région qui a un grand potentiel de croissance et qui attire la concurrence», explique Jean-Michel Isoz, qui, à force de la parcourir depuis trente ans, la connaît comme sa poche.

Lui et ses collègues savent que le professionnalisme ou la proximité ne suffisent pas à se démarquer aujourd’hui. «Ce qui fait la différence, c’est la réactivité, la proactivité, soit la manière dont on réagit aux demandes des clients. Il faut avoir des idées, proposer des investissements, tout en sachant gérer les besoins du quotidien». Le niveau d’attente est particulièrement élevé. «Parmi les clients, certains sont eux-mêmes issu du domaine financier. Nous travaillons donc avec des collaborateurs très pointus.»

Des synergies qui font la différence

Ce fort niveau d’exigence ne vaut pas que pour le Private Banking. «Ici, on sait qu’on ne sera jamais seul sur une affaire. Il faut vraiment montrer qu’on a envie de la faire, rappeler le client ou le prospect. Être performant ne suffit pas, il faut être dynamique», insiste Jean-Daniel Gebhard, du côté des PME. Dans ce contexte tendu, les équipes BCV nyonnaises ont cependant plusieurs atouts en main. D’abord, l’image actuelle de la Banque, «associée à la solidité financière et à l’excellence», estiment les trois responsables régionaux. C’est aussi la stabilité de la stratégie de l’entreprise et de ses représentants sur le terrain qui séduit. «Nos équipes habitent et vivent dans la région, y sont impliquées, notamment sur le plan associatif et connaissent bien ses particularités fines, par exemple dans l’immobilier. Nous sommes souvent vus comme l’une des rares sinon la seule enseigne qui permet de travailler avec des locaux», pointe Jean-Daniel Gebhard. En interne, la formation offre de vrais atouts. «Le coaching et les ‘refresh’ permanents apportent une qualité et une plus-value que l’on ne voit pas ailleurs. La BCV se démarque comme une vraie entreprise formatrice», estime Jean-Daniel Dreifuss.

Enfin, face à la pression externe, les trois responsables régionaux savent faire front commun. «On est à dix minutes de Rolle comme de Coppet. Ici tout le monde se connaît, se parle, collabore volontiers sur des dossiers ou sur des événements. Régulièrement, nous rendons visite à nos clients en compagnie d’un collègue d’un autre marché ou avec un spécialiste dédié afin d’aborder dans son ensemble les besoins de l’entreprise, des collaborateurs et du propriétaire», décrit Jean-Daniel Gebhard. «On se démarque car c’est vivant, c’est direct, c’est rapide, l’info passe», résume-t-il.

« Réseau, qualité de service : il n’y a pas de miracles »

Alexandre Metraux, conseiller Private Banking, Nyon

Pour ses collègues, c’est un «top gun». Alexandre Metraux gère un portefeuille de plus de 120 «relations globales» (une relation peut comporter un couple et ses enfants, par exemple). Pour lui, il n’y a «pas de miracles». «Je rappelle toujours mon client, je suis à l’écoute. Mon réseau ainsi que les mises en relation de mes collègues d’autres marchés me permettent de développer mon portefeuille en permanence. Je connais la plupart de mes clients depuis dix ans et notre relation va au-delà d’une relation ‘standard’. Avec certains d’entre eux, je vais au golf - on connaît mieux quelqu’un après avoir passé quatre heures avec lui sur un parcours -, je partage un repas et les fréquente lors d’événements BCV. Je suis très organisé, j’ai une assistante qui m’aide beaucoup et qui est très appréciée de mes clients.

La concurrence nous oblige surtout à être très rapides, relancer, proposer. J’ai rarement perdu une affaire pour des questions de prix. La BCV est capable de répondre à la quasi-totalité des besoins des personnes fortunées, hormis de rares cas particuliers. La clé, c’est d’apporter un conseil personnalisé, de répondre à tous les besoins et de pouvoir rappeler la personne dans les cinq minutes si elle cherche à nous parler.»

«On n’a jamais fini d’apprendre»

Carine Ostermann, cheffe de service Clientèle privée, Nyon

Conseillère clientèle depuis 2014 et dans le milieu bancaire depuis 1993, Carine Ostermann a rejoint la BCV en 2007. Elle possède des liens forts avec cette région où elle est née: «mon grand-père était dans le milieu agricole, mon père était entraîneur de foot dans différents clubs de la région, notamment au stade nyonnais. Mais cet ancrage local ne suffit pas à nous démarquer d’autres enseignes. Ce qui compte ici, c’est la présence sur le terrain. On a la chance d’avoir une clientèle qui nous fait confiance et qui fait jouer le bouche-à-oreille et la recommandation.

Après quelques changements, une magnifique nouvelle équipe est en place et nous sommes en train de développer une belle dynamique, de travailler notre synergie, notamment avec les PME. Ce que j’aime dans cette région, c’est sa grande diversité. Et elle regorge de perles. L’autre jour, j’ai découvert par hasard qu’un de mes clients, retraité affable de 75 ans, était aussi et surtout un physicien de renommée internationale! On n’a jamais fini d’apprendre.»

« La collaboration entre nos trois marchés est très étroite »

Pascal Colombo, responsable PME, Nyon

En 20 ans à la BCV, il a développé une expertise et surtout un réseau impressionnant dans le domaine de l’immobilier nyonnais. Face à la concurrence, il constate que seule l’union fait la force. «Nous avons développé une réelle synergie entre les trois secteurs, Private Banking, Clientèle privée et PME. Nous sommes imprégnés de ce fonctionnement, là où d’autres banques tentent de construire comme ils peuvent ce concept de ‘one bank’. Pour ma part, j’ai ‘transmis’ près de 20 millions de fonds à placer à mon collègue du Private Banking sur les deux dernières années. La concurrence actuelle nous soumet à une pression constante et les promoteurs immobiliers sont particulièrement courtisés. Avant, on pouvait avoir des discussions, aujourd’hui les clients apportent les offres des concurrents historiques, devenus plus agressifs, ou de nouveaux acteurs entrants, qui proposent des conditions… étonnantes, c’est le moins que l’on puisse dire.

La BCV est compétitive, mais impose aussi des exigences de prudence élevées dans l’intérêt du client et de la Banque. L’avantage de développer une relation globale, c’est que, si on ne peut pas se différencier sur un taux hypothécaire, on pourra faire entrer d’autres aspects en ligne de compte, comme la qualité de service, la disponibilité et la relation pour d’autres sujets. Dans les faits, on rencontre par exemple des clients à plusieurs, avec un conseiller Clientèle privée ou Private Banking. La collaboration entre nos trois marchés est très étroite et fonctionne bien.»

Travailler à Paléo

Depuis 2005, la Banque est partenaire du plus grand festival de musique romand. Chaque année, un stand d’une dizaine de collaborateurs BCV est ouvert à tous les festivaliers. Découverte de cet espace-temps particulier avec le gérant des lieux, Jonathan De Sousa.

«Ce stand et notre équipe sur place illustrent combien la Banque va vers les gens», commente Jonathan De Sousa.

Enfant de la région, Jonathan De Sousa, 34 ans, a grandi avec le festival, ses cadeaux et ses concerts inoubliables. «Paléo en un mot, c’est la fête et la convivialité, c’est inratable. Et c’est excellent que la BCV y soit. Pour avoir travaillé dans d’autres établissements, je crois que l’événement correspond bien à son image.» Jonathan De Sousa est responsable de l’agence BCV de Gland, qu’il a reprise en février 2019. Il développe son activité - 6500 clients -, veille à la réactivité de ses équipes dans un contexte de concurrence forte, se tient informé des nombreux développements immobiliers de sa ville.

L’été, il est aussi responsable de la gestion du stand public BCV à Paléo. Le secteur Events et sponsoring conçoit chaque année un stand pour les festivaliers, avec une animation, une infrastructure et une communication spécifique. Ici, la qualité se mesure à la bonne humeur ambiante et les résultats au nombre d’adresses e-mail que laissent les visiteurs après avoir participé à l’activité proposée sur le stand.

Planning d’équilibriste

Le stand BCV est animé par deux équipes de cinq personnes, choisies parmi des volontaires. «60% des membres viennent des équipes BCV de Nyon, 40% des autres équipes de la Banque. Pour nous en région, c’est une occasion de développer notre réseau interne. J’y ai par exemple rencontré Laurence Bouzid, qui travaille au département Support Crédits. Désormais, quand j’ai une demande, je passe par elle, c’est toujours un peu plus facile quand on a travaillé ensemble», explique Jonathan De Sousa.

Car sur place, c’est bien du travail. Il faut assurer une présence alternée entre 15h00 et 2h00 du matin et veiller à ce que les visiteurs repartent avec une bonne expérience de leur visite. Car cet espace accueille environ 5 550 personnes en six jours! «Un planning qui ressemble à un vrai travail d’équilibriste», pour Jean-Daniel Dreifuss, responsable régional Clientèle privée qui doit s’assurer de la présence de ses équipes à Paléo, tout en maintenant la qualité de service dans ses agences.

La meilleure activité

À Paléo, pas question de parler business. «On n’est pas là pour faire du conseil bancaire, ni prospecter ou recruter des clients. Ce qui compte pour eux, c’est le fun. Bien sûr, en amont, je propose à mes clients de passer me voir sur place. Mais le but du stand BCV, c’est d’être au contact du public et de faire passer un bon moment aux gens». Piscine à boules, photos déguisées en super-héros, jeux d’équilibres… le stand BCV offre chaque année une autre activité, et pas n’importe laquelle. «LA meilleure activité du festival», juge avec fierté Jonathan De Sousa. «Avec ça, on marque l’esprit des gens et souvent ils en repartent avec un souvenir physique ou numérique. Ce stand et notre équipe sur place illustrent combien la Banque va vers les gens.»

L’édition 2020 s’annonce déjà hors normes. Pour les 45 ans du festival, celui-ci compte s’offrir un petit réaménagement, et surtout un jour de plus, avec un concert de Céline Dion qui s’annonce exceptionnel. Les conseillers BCV ont déjà été assaillis de demandes de billets. «Mais on ne fournit pas les tickets d’entrée!»

L’équipe BCV avec Jonathan Da Sousa sur le stand BCV de Paléo lors de l’édition 2019.

Pas seulement à Paléo

Un autre présence forte de la Banque se déroule lors de la manifestation À la découverte du Bourru, qui se déroule chaque année lors du premier week-end de novembre. C’est une tradition au cœur du vignoble de la Côte, durant laquelle les vignerons de Begnins, Luins, Vinzel et Bursins ouvrent leurs caves aux amoureux du vin. Le "Bourru" est le vin nouveau qui vient de fermenter. L’événement réunit des milliers de personnes, et ici aussi, les équipes BCV de la région de Nyon y sont impliquées depuis plus d’une décennie. Une quinzaine de collaborateurs menés par Magaly Sapin et Jonathan De Sousa, les responsables des agences de Rolle et Gland, gèrent le caveau des vignerons de Luins/Vinzel, point de départ de la manifestation.

Le saviez-vous?

Cinq autres festivals rythment la vie sociale et culturelle de la région.

Les Hivernales Festival, des rencontres musicales contemporaines, du 27 février au 1er mars 2020

Visions du Réel, l’un des plus importants festivals de documentaire dans le monde, du 24 avril au 2 mai 2020

Caribana Festival, petit grand festival de musique, du 17 au 21 juin 2020

Rive Jazzy, du jazz en plein air, du 2 juillet au 9 août 2020

far° festival, arts vivants à Nyon, du 12 au 22 août prochain