1845: la ville de Lausanne est en pleine expansion. Imaginez les bouchons à la rue de Bourg – aujourd’hui piétonne – que quelque 500 véhicules, encore tirés par des chevaux, empruntent chaque jour, avant que la ville soit désengorgée, en partie, par la construction du Grand-Pont. La gare n’existe pas encore, aménagée en 1856. Elle se développera cinq ans plus tard avec l’ouverture de la ligne du Simplon.
On découvre le chocolat Lindt & Sprüngli et les gourmandises de la confiserie Manuel à la rue de Bourg. Les belles et les élégants font leurs emplettes au Grand Magasin Bonnard, au numéro 36 de la même rue. Il sera déplacé à l’emplacement de l’actuel Bon Génie en 1904. Le velours fait son apparition, puis la crinoline, qui va peu à peu remplacer le jupon et donner une allure très imposante aux jupes. Pour les hommes, l'habit noir est de rigueur: veste, cravate blanche, gilet, pantalon et bottes vernies.
L’heure peut se lire sur des «garde-temps» Jaeger-Lecoultre (Le Brassus), Longines (Saint-Imier) ou Patek Philippe (Genève).
Révolution vaudoise
1845, c’est aussi la révolution dans le canton de Vaud, où l’on passe d’un régime libéral à un régime radical. L’année connaît des perturbations économiques et la conjoncture défavorable incite la population à demander au Grand Conseil la création d’un établissement financier capable de procurer les fonds nécessaires aux particuliers et aux entreprises du canton. La voie était tracée pour la BCV.