Quelle est votre technique?
Traditionnelle. Je fais mes esquisses au crayon gris, puis les finitions et le détourage à l’encre de Chine. Pour les nuances de gris, j’utilise le lavis ou le tramage. Pour la couleur, je ne l’intègre que par ordinateur, car cela me permet de choisir exactement celle que je veux et de corriger, le cas échéant. Avec la technique traditionnelle de colorisation, c’est très difficile de revenir en arrière!
Pensez-vous que vous pourriez vivre du dessin?
J’ai encore une marge de progression, mon style n’est pas tout à fait abouti. Cela dit, je ne fais pas de recherche active. Je dessine pour des associations comme bénévole, mais, petit à petit, on me demande des travaux. J’ai réalisé une affiche et une carte postale pour Greenpeace, dont je suis très fier, mais aussi une série de planches sur la culture industrielle des tomates en Espagne. Tout dernièrement, une société de gym m’a demandé de créer des panneaux didactiques représentant les dix bonnes façons de se comporter au cours. La difficulté de ces dessins résidait dans le fait que je devais illustrer les dix bons comportements sans faire de comparaison avec ce qui n’était ‘pas bien’. Mes enfants ont été mes meilleurs critiques.
Depuis 2015, on voit vos dessins dans Convergences…
Oui, j’illustre le sujet d’un article avec le Comics. Ҫa a l’air simple, mais la conception ne l’est pas. Le style n’est pas dû au hasard. Il ne faut pas de caricature ni de stigmatisation des gens, être comique, mais tout en retenue et pouvoir différencier les personnages par de petits détails, alors qu’ils ont tous une tête de smiley! Depuis peu, je fais aussi des storyboard (scénarimage) pour certains films de la BCV. Cela permet d’expliquer, en images, ce que l’on veut réaliser.
Comment voyez-vous votre avenir de dessinateur?
J’aime beaucoup faire de l’illustration (le dessin qui décrit ou complète un texte). C’est à la fois un défi graphique et de communication, car il faut que tout soit compris en une seule image. La bande dessinée et son scénario me plaisent aussi. En attendant, je dessine au minimum une fois par semaine et, si la météo est clémente, tous les jours pendant la pause de midi ou dans les transports publics.