Interview

Cédric Gilliard, un webmaster qui dessine

«On revient toujours à ses premières amours», c’est le dicton. Dans le parcours de Cédric Gilliard, il prend tout son sens. Rencontre avec un webmaster passionné du crayon au sein du département Média & Information.
| Par Brigitte Demierre Prikhodkine, BCV

Les Comics ont commencé en 2015, dans le numéro 39 de Convergences. Depuis, Cédric Gilliard a réalisé 24 dessins dans 18 numéros. Il n’a «séché» qu’une seule fois sur le thème du Libor.

Cédric Gilliard, webmaster

Depuis combien de temps êtes-vous à la BCV?

Cédric Gilliard: j’ai commencé mon apprentissage à la BVCréd (l’ancienne Banque Vaudoise de Crédit) en 1986 et ai continué à la BCV après la fusion.

Cela fait plus de 30 ans que vous travaillez à la BCV. D’où vous vient alors la passion du dessin?

Ce n’est en tout cas pas inné. Jusqu’à l’âge de 7 ans, je ne dessinais que des stickmans (les bonshommes allumettes) et j’inventais des histoires de batailles. La création de scénarios était déjà présente, mais pas la qualité du dessin. Et puis, ma maman a été hospitalisée pendant un certain temps. Je lui avais alors fait un dessin, un fond marin plein de poissons colorés. Je m’étais beaucoup appliqué et cela a été remarqué et loué. C’est là que tout a commencé.

Pendant les années de collège, je dessinais à la moindre minute de libre en classe ; de tout ; à l’encre, à la peinture blanche. Mes caricatures de profs faisaient rire tout le monde ; c’était un facteur d’intégration, personne ne m’embêtait. Avec l’apprentissage et une vie d’ado bien remplie, j’ai mis le dessin de côté.

Cette «pause» a duré combien de temps?

Longtemps…37 ans! En partant vivre à Combremont-le-Petit (dans le district de la Broye-Vully), j’ai découvert les joies de la campagne, de la paternité et des transports publics. Je me suis mis à dessiner quotidiennement dans le train pour m’occuper ; des éléments imaginés ou des portraits réalistes des passagers alentour. Et puis, ma passion pour les mangas – j’en ai plus de 500 – m’a donné envie de poser un scénario. Je n’étais cependant pas satisfait. Je me rendais compte de mes erreurs; j’étais à l’aise avec les décors, mais maladroit dans le traitement des personnages.

Comment avez-vous alors progressé?

Il y a dix ans, j’ai trouvé une école fantastique à Lausanne, Cordebart, qui me permettait d’assouvir mes deux envies: améliorer ma technique de dessin avec, en plus, une orientation manga. Chacun peut y faire ce qu’il a envie, choisir ses propres illustrations ou sélectionner des dessins proposés, ou encore suivre le programme du prof axé sur les personnages, que l’on ‘croque’ sur toutes leurs faces. Je fais maintenant partie des anciens élèves…le plus jeune a dix ans!

 
Quelle est votre technique?

Traditionnelle. Je fais mes esquisses au crayon gris, puis les finitions et le détourage à l’encre de Chine. Pour les nuances de gris, j’utilise le lavis ou le tramage. Pour la couleur, je ne l’intègre que par ordinateur, car cela me permet de choisir exactement celle que je veux et de corriger, le cas échéant. Avec la technique traditionnelle de colorisation, c’est très difficile de revenir en arrière!

Pensez-vous que vous pourriez vivre du dessin?

J’ai encore une marge de progression, mon style n’est pas tout à fait abouti. Cela dit, je ne fais pas de recherche active. Je dessine pour des associations comme bénévole, mais, petit à petit, on me demande des travaux. J’ai réalisé une affiche et une carte postale pour Greenpeace, dont je suis très fier, mais aussi une série de planches sur la culture industrielle des tomates en Espagne. Tout dernièrement, une société de gym m’a demandé de créer des panneaux didactiques représentant les dix bonnes façons de se comporter au cours. La difficulté de ces dessins résidait dans le fait que je devais illustrer les dix bons comportements sans faire de comparaison avec ce qui n’était ‘pas bien’. Mes enfants ont été mes meilleurs critiques.

Depuis 2015, on voit vos dessins dans Convergences…

Oui, j’illustre le sujet d’un article avec le Comics. Ҫa a l’air simple, mais la conception ne l’est pas. Le style n’est pas dû au hasard. Il ne faut pas de caricature ni de stigmatisation des gens, être comique, mais tout en retenue et pouvoir différencier les personnages par de petits détails, alors qu’ils ont tous une tête de smiley! Depuis peu, je fais aussi des storyboard (scénarimage) pour certains films de la BCV. Cela permet d’expliquer, en images, ce que l’on veut réaliser.

Comment voyez-vous votre avenir de dessinateur?

J’aime beaucoup faire de l’illustration (le dessin qui décrit ou complète un texte). C’est à la fois un défi graphique et de communication, car il faut que tout soit compris en une seule image. La bande dessinée et son scénario me plaisent aussi. En attendant, je dessine au minimum une fois par semaine et, si la météo est clémente, tous les jours pendant la pause de midi ou dans les transports publics.

« Mes caricatures de profs faisaient rire tout le monde; c’était un facteur d’intégration, personne ne m’embêtait».

Quelle est votre technique?

Traditionnelle. Je fais mes esquisses au crayon gris, puis les finitions et le détourage à l’encre de Chine. Pour les nuances de gris, j’utilise le lavis ou le tramage. Pour la couleur, je ne l’intègre que par ordinateur, car cela me permet de choisir exactement celle que je veux et de corriger, le cas échéant. Avec la technique traditionnelle de colorisation, c’est très difficile de revenir en arrière!

Pensez-vous que vous pourriez vivre du dessin?

J’ai encore une marge de progression, mon style n’est pas tout à fait abouti. Cela dit, je ne fais pas de recherche active. Je dessine pour des associations comme bénévole, mais, petit à petit, on me demande des travaux. J’ai réalisé une affiche et une carte postale pour Greenpeace, dont je suis très fier, mais aussi une série de planches sur la culture industrielle des tomates en Espagne. Tout dernièrement, une société de gym m’a demandé de créer des panneaux didactiques représentant les dix bonnes façons de se comporter au cours. La difficulté de ces dessins résidait dans le fait que je devais illustrer les dix bons comportements sans faire de comparaison avec ce qui n’était ‘pas bien’. Mes enfants ont été mes meilleurs critiques.

Depuis 2015, on voit vos dessins dans Convergences…

Oui, j’illustre le sujet d’un article avec le Comics. Ҫa a l’air simple, mais la conception ne l’est pas. Le style n’est pas dû au hasard. Il ne faut pas de caricature ni de stigmatisation des gens, être comique, mais tout en retenue et pouvoir différencier les personnages par de petits détails, alors qu’ils ont tous une tête de smiley! Depuis peu, je fais aussi des storyboard (scénarimage) pour certains films de la BCV. Cela permet d’expliquer, en images, ce que l’on veut réaliser.

Comment voyez-vous votre avenir de dessinateur?

J’aime beaucoup faire de l’illustration (le dessin qui décrit ou complète un texte). C’est à la fois un défi graphique et de communication, car il faut que tout soit compris en une seule image. La bande dessinée et son scénario me plaisent aussi. En attendant, je dessine au minimum une fois par semaine et, si la météo est clémente, tous les jours pendant la pause de midi ou dans les transports publics.